Les États-Unis rejoignent les rangs des États en faillite




Les États-Unis ont toutes les caractéristiques d'un État en faillite.  Le budget de fonctionnement actuel du gouvernement dépend de financements étrangers et la création de la monnaie.

Trop faibles politiquement pour être capables de défendre leurs intérêts par la diplomatie, les États-Unis comptent sur le terrorisme et l’agression militaire.

Les dépenses sont hors de contrôle, et les priorités sont faussées au profit de riches groupes d'intérêts organisés, au détriment de la grande majorité des citoyens. Par exemple, la guerre à tout prix, qui enrichit l'industrie de l'armement, le corps des officiers et les sociétés financières qui gèrent le financement de la guerre, a la priorité sur les besoins des citoyens. Il n'y a pas d'argent pour fournir des soins de santé aux non assurés, mais des responsables du Pentagone ont déclaré à la sous-commission Budgétaire de la Défense de la Chambre que chaque gallon de carburant livré aux troupes étasuniennes en Afghanistan coûte 400 dollars au contribuable.

Le représentant John Murtha, président de la sous-commission, a dit : « C'est un chiffre dont nous n’avions pas connaissance, et il est inquiétant. »

Selon des rapports, les Marines en Afghanistan utilisent 800.000 gallons d'essence par jour. À 400 dollars le gallon, ça revient à une note de carburant de 320 millions de dollars par jour, uniquement pour les Marines. Seul un pays totalement hors de contrôle gaspillerait les ressources de cette façon.

Pendant que le gouvernement gaspille 400 dollars par gallon d'essence dans le but de tuer des femmes et des enfants en Afghanistan, des millions de citoyens perdent leur emploi et leur logement et connaissent le genre de misère qui est la vie quotidienne des populations pauvres du tiers monde. Des Étasuniens vivent dans leurs voitures et dans les parcs publics. Les villes et les États souffrent des coûts de la dislocation économique et de la diminution des recettes fiscales du déclin de l'économie. Pourtant, Obama a envoyé d’autres troupes en Afghanistan, un pays à l’autre bout du monde ne présentant aucune menace pour les États-Unis. 
Chaque soldat que nous avons en Afghanistan coûte 750.000 dollars par an. Les soldats, qui risquent leur vie et sont dans une situation délicate, sont payés un salaire de misère, mais tous les services privatisés de l'armée se roulent dans des profits excessifs. L’une des grandes tromperies perpétrées contre le peuple étasunien fut la privatisation des services que l'armée effectue traditionnellement pour elle-même. « Nos » dirigeants élus ne peuvent résister à aucune occasion de créer aux dépens du contribuable des richesses privées qui seront récupérées par les politiciens en contributions de campagnes électorales.

Soudoyés par des compagnies d'assurance privées, des Républicains et des Démocrates soutiennent que les États-Unis ne peuvent se permettre de fournir des soins de santé aux citoyens et que des réductions doivent même être faites dans la Sécurité sociale et l’assurance maladie publique. Dans ces conditions, comment les États-Unis peuvent-ils se permettre des guerres ruineuses, bien pire, des guerres totalement gratuites qui ne servent aucun intérêt étasunien ?

L'ampleur considérable de l’emprunt extérieur et la création de l'argent nécessaire au financement des guerres de Washington expédient le dollar vers des profondeurs historiques. Le dollar subit même une baisse importante par rapport à des devises de pays du tiers monde comme le Botswana et le Brésil. La baisse de la valeur du dollar a réduit le pouvoir d'achat du revenu déjà déclinant des Étasuniens.

Malgré le taux le plus bas de mises en chantier d’habitations en 64 ans, le marché immobilier est inondé de logements invendus et les établissements financiers ont d’énormes stocks en train de grossir de logements saisis toujours pas sur le marché.

La production industrielle est retombée à son niveau de 1999, effaçant ainsi dix ans de progrès dans la production industrielle.

Les énormes réserves bancaires créées par la Réserve fédérale ne trouvent pas leur voie dans l'économie. À la place, les banques accumulent des réserves pour se prémunir contre les produits dérivés frauduleux qu’elles ont acheté aux banques des gangsters de Wall Street.

Les organismes de réglementation ont été corrompus par des intérêts privés. Frontline rapporte qu'Alan Greenspan, Robert Rubin et Larry Summers ont empêché Brooksley Born, le chef de la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés. Le Président Obama a récompensé Larry Summers pour son idiotie en le nommant Directeur du Conseil économique national. Ce que cela signifie, c'est que les bénéfices de Wall Street continueront de sucer le sang en tarissement des ressources de l'économie étasunienne.


Chaque soldat que nous avons en Afghanistan coûte 750.000 dollars par an. Les soldats, qui risquent leur vie et sont dans une situation délicate, sont payés un salaire de misère, mais tous les services privatisés de l'armée se roulent dans des profits excessifs. L’une des grandes tromperies perpétrées contre le peuple étasunien fut la privatisation des services que l'armée effectue traditionnellement pour elle-même. « Nos » dirigeants élus ne peuvent résister à aucune occasion de créer aux dépens du contribuable des richesses privées qui seront récupérées par les politiciens en contributions de campagnes électorales.

Soudoyés par des compagnies d'assurance privées, des Républicains et des Démocrates soutiennent que les États-Unis ne peuvent se permettre de fournir des soins de santé aux citoyens et que des réductions doivent même être faites dans la Sécurité sociale et l’assurance maladie publique. Dans ces conditions, comment les États-Unis peuvent-ils se permettre des guerres ruineuses, bien pire, des guerres totalement gratuites qui ne servent aucun intérêt étasunien ?

L'ampleur considérable de l’emprunt extérieur et la création de l'argent nécessaire au financement des guerres de Washington expédient le dollar vers des profondeurs historiques. Le dollar subit même une baisse importante par rapport à des devises de pays du tiers monde comme le Botswana et le Brésil. La baisse de la valeur du dollar a réduit le pouvoir d'achat du revenu déjà déclinant des Étasuniens.

Malgré le taux le plus bas de mises en chantier d’habitations en 64 ans, le marché immobilier est inondé de logements invendus et les établissements financiers ont d’énormes stocks en train de grossir de logements saisis toujours pas sur le marché.

La production industrielle est retombée à son niveau de 1999, effaçant ainsi dix ans de progrès dans la production industrielle.

Les énormes réserves bancaires créées par la Réserve fédérale ne trouvent pas leur voie dans l'économie. À la place, les banques accumulent des réserves pour se prémunir contre les produits dérivés frauduleux qu’elles ont acheté aux banques des gangsters de Wall Street.

Les organismes de réglementation ont été corrompus par des intérêts privés. Frontline rapporte qu'Alan Greenspan, Robert Rubin et Larry Summers ont empêché Brooksley Born, le chef de la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés. Le Président Obama a récompensé Larry Summers pour son idiotie en le nommant Directeur du Conseil économique national. Ce que cela signifie, c'est que les bénéfices de Wall Street continueront de sucer le sang en tarissement des ressources de l'économie étasunienne. 
Un signe manifeste du Troisième Despotisme mondial, c’est une force de police qui considère le public comme un ennemi. Grâce au gouvernement fédéral, nos forces de police locales sont maintenant militarisées et imprégnées d'un comportement hostile envers le public. Les équipes d'intervention ont proliféré, et même les petites villes disposent désormais de forces de police dotée de la puissance de feu des forces spéciales. Les convocations sont de plus en plus délivrées par des équipes d’intervention qui tyrannisent les citoyens avec les portes brisées, une réparation de 400 ou 500 dollars supportée par l’occupant accablé. Dernièrement, un maire et sa famille ont fait l’objet de l'incompétence de l’équipe d'intervention locale de la ville, qui par erreur a détruit sa maison, terrorisé sa famille et tué deux labradors affectueux de la famille.

Si le maire d'une ville peut être traité de cette façon, qu’en est-il selon vous du sort des pauvres blancs ou noirs ? Ou de l'étudiant idéaliste qui proteste contre inhumanité de son gouvernement ?

Dans tout État en faillite, la plus grande menace pour la population vient du gouvernement et de la police. C'est indubitablement la situation actuelle aux États-Unis. Les citoyens n'ont pas d'ennemi plus grand que leur propre gouvernement. Washington est contrôlé par des groupes d'intérêt qui s'enrichissent aux dépens du peuple.

Les un pour cent qui comprennent les super-riches se moquent tout en disant, « Qu’ils mangent de la brioche. »

 

Les « cinq puissances nucléaires » européennes « non déclarées » La Turquie, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et l’Italie sont-ils des puissances nucléaires?






Selon un récent reportage, l’ancien Secrétaire général de l’OTAN George Robertson a confirmé que la Turquie possède de 40 à 90 armes nucléaires « made in USA » sur la base militaire d’Incirlik. (en.trend.az/)

Est-ce que cela signifie que la Turquie est une puissance nucléaire? 

« Loin de sécuriser l’Europe davantage, et loin de réduire la dépendance de l’Europe à l’énergie nucléaire, [la politique] pourrait très bien finir par accroître la quantité d’armes nucléaires sur le continent européen et entraver certaines tentatives visant à obtenir le désarmement nucléaire. » (Ancien Secrétaire général de l’OTAN George Robertson, cité dans Global Security, 10 février 2010)

« L’Italie est-elle en mesure de procéder à une frappe thermonucléaire? […]

Les Belges et les Néerlandais pourraient-ils larguer des bombes à hydrogène sur des cibles ennemies? […]



La force aérienne allemande n’est probablement pas en train de s’entraîner pour lâcher des bombes 13 fois plus puissantes que celles qui ont détruit Hiroshima, non? […]


Des bombes nucléaires sont stockées sur des bases aériennes en Italie, en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas. Et chacun de ces pays possède des avions de capables de lâcher ces bombes » ("What to Do About Europe's Secret Nukes." Time Magazine, 2 décembre 2009)


Les États « officiellement » dotés d’armes nucléaires
Cinq pays, soit les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Chine et la Russie, sont considérés comme des « États dotés d’armes nucléaires » (EDAN), « un statut reconnu internationalement et conféré par le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) ». Trois autres « États non signataires du TNP », à savoir l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord ont reconnu qu’ils détenaient des armes nucléaires. »


Israël: « un État nucléaire non déclaré »

Israël est identifié comme « un État nucléaire non déclaré ». Il produit et déploie des ogives nucléaires contre des cibles militaires et civiles au Moyen-Orient, incluant Téhéran.


Iran
Il y a eu bien du battage, soutenu par de rares preuves, voulant que l’Iran puisse devenir un État nucléaire à une date ultérieure. Par conséquent, une attaque nucléaire préemptive contre l’Iran visant à annihiler son programme inexistant d’armement nucléaire devrait être sérieusement envisagée « afin de rendre le monde plus sécuritaire ». Les médias dominants regorgent d’opinions improvisées au sujet de la menace nucléaire iranienne.

Mais qu’en est-il des cinq « États nucléaires [européens] non déclarés », soit la Belgique, l’Allemagne, la Turquie, les Pays-Bas et l’Italie? Représentent-ils une menace?


La Belgique, l’Allemagne, la Turquie, les Pays-Bas et l’Italie : des « puissances nucléaires non déclarés »

Alors que la capacité nucléaire de l’Iran n’est pas confirmée, celle de ces cinq pays, incluant les procédures de lancement, sont officiellement reconnues.

Les États-Unis ont fourni environ 480 bombes thermonucléaires B61 à cinq soi-disant « États non dotés de l’arme nucléaire » : la Belgique, l’Allemagne, la Turquie, les Pays-Bas et l’Italie. Le chien de garde onusien de l’énergie nucléaire situé à Viennes (Agence internationale de l'énergie atomique, AIEA) a simplement fermé les yeux sur les États-Unis, qui ont contribué activement à la prolifération d’armes nucléaires en Europe de l’Ouest.

La Turquie, partenaire avec Israël de la coalition contre l’Iran menée par les États-Unis, participe à cet entreposage européen : elle possède quelque 90 bombes thermonucléaires antiblockhaus B61 sur la base aérienne nucléaire d’Incirlik. (National Resources Defense Council, Nuclear Weapons in Europe , février 2005)  

Selon la définition officielle, ces cinq pays sont des « puissances nucléaires non déclarées ».

Les B61 tactiques stockées et déployées dans ces cinq « États non nucléaires » sont destinées à des cibles au Moyen-Orient. De plus, conformément aux « plans d’attaque de l’OTAN », ces bombes thermonucléaires antiblockhaus B61 (entreposées par les États non dotés de l’arme nucléaire) pourraient être lancées « contre des cibles en Russie ou des pays au Moyen-Orient, tels que la Syrie et l’Iran ( cité dans  National Resources Defense Council, Nuclear Weapons in Europe , février 2005) 
Est-ce que cela signifie que l’Iran ou la Russie, qui sont des cibles potentielle d’une attaque nucléaire provenant de l’un ou l’autre de ces cinq soi-disant puissances non nucléaires, doivent envisager des attaques nucléaires préemptives contre la Belgique, l’Allemagne, la Turquie, les Pays-Bas et l’Italie? La réponse est non, même en faisant un énorme effort d’imagination.

Alors que ces « États nucléaires non déclarés » accusent nonchalamment Téhéran, sans preuve documentaire, de développer des armes nucléaires, ils possèdent eux-mêmes la capacité de lancer des ogives nucléaires ciblant l’Iran. Il est euphémique de dire qu’il s’agit d’un cas évident de « deux poids deux mesures » de la part de l’AIEA et de la « communauté internationale ».


Parmi les cinq « puissances nucléaires non déclarées », « l’Allemagne demeure le pays le plus fortement nucléarisé avec trois bases nucléaires (deux d’entre elles étant opérationnelles) et pouvant entreposer jusqu’à 150 bombes [antiblockhaus B61] ». (Ibid) Conformément aux « plans d’attaque de l’OTAN » (mentionnés ci-dessus), ces armes nucléaires tactiques ciblent également le Moyen-Orient. 
Bien que l’Allemagne ne soit pas officiellement dans la catégorie des puissances nucléaires, le pays produit des ogives nucléaires pour la Marine française. Il entrepose des ogives nucléaires (faites aux États-Unis) et est en mesure de lancer des armes nucléaires. Par ailleurs, l’European Aeronautic Defense and Space Company - EADS, une coentreprise française, allemande et espagnole, contrôlée par Deutsche Aerospace et le puissant groupe Daimler, constitue le deuxième plus grand fabricant militaire européen et fournit les missiles nucléaires M51 à la France.

L’Allemagne importe et déploie des armes nucléaires des États-Unis et fabrique des ogives nucléaires exportées en France. Pourtant, ce pays est classé parmi les États non dotés d’armes nucléaires

Gbagbo veut "nettoyer" les listes électorales

Le 
président ivoirien Laurent Gbagbo, le 11 avril 2010 à Abidjan. 
Le chef de l'État ivoirien Laurent Gbagbo a affirmé samedi que les listes électorales controversées seraient nettoyées et a promis l'organisation en 2010 du scrutin présidentiel reporté depuis 2005, alors que le processus électoral est bloqué depuis le début de l'année.
"On va réunifier le pays (coupé en deux depuis le putsch manqué de 2002, ndlr) et on va nettoyer les listes électorales, bien les regarder parce que notre objectif c'est de faire des élections propres, transparentes, justes, équitables, inclusives", a-t-il dit lors de la fête du 1er mai à Abidjan.
Le traitement de la liste provisoire des votants est l'un des points de blocage actuels du processus électoral. Deux listes ont été publiées : une de 5,3 millions d'incrits et une de 1,033 million de cas dont la nationalité est reconnue comme litigieuse. Mais le camp Gbagbo exige un "audit" de la liste de 5,3 millions, jugeant que s'y trouvent aussi des coupables de "fraude" à la nationalité, une question ultra-sensible au coeur de la crise ivoirienne.
"Je sais ce qu'il y a sur les 5,3 millions. C'est pourquoi je dis : on va réviser, on va regarder sérieusement", a indiqué M. Gbagbo. "Il n'y a pas de liste consensuelle, il y a une liste électorale. Il n'y a pas de liste consensuelle, il y a une méthode consensuelle pour vérifier les noms", a-t-il insisté, alors que ses partisans et l'opposition s'affrontent sur les moyens d'arriver à une liste définitive.

Un travail propre
Le processus de paix est à l'arrêt depuis le début de l'année et la crise autour de la précédente Commission électorale indépendante (CEI), dissoute par le chef de l'Etat qui l'accusait de "fraude" sur la liste.
"On veut un travail propre, mais en 2010, retenez ça, on aura les élections", a promis M. Gbagbo, dont le mandat s'est achevé en 2005. "Si d'ici (le cinquantenaire de l'indépendance) le 7 août on n'a pas encore fait les élections, nous allons faire un petit défilé comme d'habitude, et nous allons rejeter le grand défilé militaire du cinquantenaire après les élections", a-t-il ajouté.

Joseph Blatter : "Certains Occidentaux n'acceptent pas que l'Afrique du Sud accueille le Mondial"

Le patron du foot mondial - grand manitou de l’organisation de la Coupe du monde, qui se tiendra du 11 juin au 11 juillet en Afrique du Sud - croit au succès de l’événement planétaire. Et fustige les pessimistes.
Jeune Afrique : À quelques semaines du coup d’envoi de la première Coupe du monde de football organisée sur le continent africain, le meurtre du leader extrémiste sud-africain Eugène Terreblanche, le 3 avril, arrive à un bien mauvais moment...
Joseph Blatter* : Nous avons reçu des assurances qu’il n’y aura pas de remous de ce côté-là. Pas seulement du comité d’organisation local, mais surtout du gouvernement sud-africain lui-même. Une délégation gouvernementale a rencontré ce groupe [le mouvement de résistance afrikaner anciennement dirigé par Terreblanche, NDLR]. Ses partisans ont reconnu que les premières déclarations [qui évoquaient une vengeance] étaient complètement dépassées et ne relevaient de la responsabilité que de quelques individus. Les membres de ce groupe déplorent naturellement ce qui s’est passé, mais ils resteront fidèles à la République sud-africaine et respecteront la Coupe du monde de football. J’ai été rassuré par ces informations.
Que répond la Fifa à tous ceux qui, dans le monde entier, s’inquiètent des questions de sécurité ?
Les responsables de la sécurité des différentes fédérations nationales ont rencontré les dirigeants sud-­africains. C’est Interpol qui organise la coordination de tous les services. Les médias ont d’abord évoqué des enjeux de sécurité ; maintenant, on lit que les billets ne se vendent pas. Vous savez ce que c’est ? C’est simplement la jalousie d’un certain monde occidental qui a du mal à accepter que l’Afrique ait la chance d’organiser la Coupe du monde. C’est juste ça. Vous verrez, la Coupe du monde sera un très grand succès. Les stades seront pleins. On cherche la petite bête partout depuis le début, car « on » sait mieux faire, nous, les anciens colonialistes ! Quelle idée d’aller en Afrique avec cette Coupe du monde…

Mais tout se passera très bien. Et à la fin, que diront les mêmes journalistes ? « On a toujours dit que ça se passerait très bien. » Je dis aux médias occidentaux : vous êtes jaloux, c’est tout !
Reste-t-il aujourd’hui des problèmes importants d’organisation à régler ?
Sur le plan des constructions, tout est fait. Sur celui des télécommunications, tout fonctionne bien. Au niveau logistique – transports, hôtels, aéroports –, tout est également en place. Bien sûr, il peut y avoir quelques problèmes comme partout ailleurs. Ni plus ni moins !

*Président de la Fédération internationale de football Association (Fifa).

La Cité du Fleuve: Les cinq chantiers de Kabila


REPORTAGE - Les grands chantiers - RD Congo
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Beaucoup d'entre vous l'ont déjà regardé, mais voici quelques clips promotionnels du programme d'infrastructure de Kabila que le gouvernement a postés sur internet récemment. Le gouvernement est devenue beaucoup plus sophistiquée dans ses relations publiques - de nombreux ministères ont des sites internet, et le président lui-même en a deux principaux http://www.cinqchantiers-rdc.com/home.php et www.presidentrdc.cd.

Le clip donne une bonne idée des ambitions météoriques de Kabila. Bien entendu, de nombreuses questions sont restées sans réponse - combien de projets sont là, quel est leur coût, qui sont derrière le financement de chacun des projets, comment le processus de passation des marchés et d'appels d'offres se poursuit et quelles sont les dispositions, le cas échéant, des vérifications des comptes et des évaluations? Dans le cas des projets chinois, le gouvernement congolais obtient-il le prix approprié pour les concessions minières qu' ils leur ont accordé
Certaines de ces questions trouvent leur réponse dans le site internet des Cinq Chantiers, et d'autres dans la page d'accueil du ministère du budget, mais nous avons eu du mal à trouver des données détaillées sur les projets de reconstruction. Le clip ci-dessus indique que le programme de reconstruction est d'une valeur de 2 milliards de dollars, et que la contribution initiale de la Chine atteindra 1 milliard de dollars. Mais il est clair que le gouvernement compte tous les efforts bilateraux de la Banque mondiale, et des ONG dans le cadre de la reconstruction Cinq Chantiers.

(Pour info, Wikileaks vérifier pour le contrat de la Chine-Congo, un ami a récemment transféré la version 2008 avec toutes les concessions minières et des projets d'infrastructure. Wikileaks n'est pas actuellement pleinement opérationnel, de sorte qu'il peut être difficile d'accéder au document.)

Un autre projet vient effectivement de commencer: la Cité du Fleuve, une immense ville nouvelle comme celle-Dubaï est en cours de construction dans le fleuve Congo. Consultez leur site web pour une vidéo promo, il est difficile de savoir s'il faut rire ou pleurer: http://www.lacitedufleuve.com/ ce mégaprojet, qui est également en vedette dans la vidéo ci-dessus, est financée par des investissements Mukwa via Hawkwood Properties, une société basée a Lusaka au service des investisseurs américains et européens, selon son directeur des investissements, Hillary Duckworth. Duckworth a une expérience intéressante: Il vient d'une famille de notables blancs Zambiens qui ont fait fortune dans l'agriculture et les banques. Il est co-fondateur de Trans Zambèze Investments, un des plus grands conglomérats en Zambie et au Zimbabwe, mais qui a récemment connu une période difficile. La Cité du Fleuve est essentiellement censé etre transferée au centre-ville de Kinshasa et aussi fournir des logements résidentiels. Selon le plan, il mesurera 375 hectares, comprendra 10.000 appartements, 10.000 bureaux, 2.000 magasins, 15 missions diplomatiques, 3 hôtels, 2 églises, 1 université, 3 centres de santé et un centre commercial. Wow. Apparemment, il faudra 8 ans pour la construire. Nous nous demandons quel sera son coût?

Affaire Enyele: Les répliques politiques



Comme prévu la rébellion/insurrection en Equateur s'est débordée dans le domaine politique. Selon certaines sources à Kinshasa, le gouvernement Congolais enquête actuellement sur Jean-Yves Ollivier, un ancien trafiquant d'armes et membre de la vieille bande Francafrique à l'époque de Mitterrand. Ollivier aurait été proche de Jean Pierre Bemba pendant sa rébellion et l'aurait aidé avec la logistique et les armes. Il est maintenant basé quelque part dans la région, probablement à Brazzaville. Si c'est vrai qu'ollivier a quelque chose à voir avec la rébellion Enyele, nous devrions commencer à nous demander si Odjani bénéficie d'un appui régional. Peut-être de Luanda ou de Brazzaville où Ollivier a fait beaucoup pour ses affaires. Mais c'est trop tôt pour spéculer.

Entre-temps le MLC est entrain de protester contre les harcèlements de ses dirigeants provinciaux. Le chef de leur partie dans le secteur de Tshopo a été récemment arrêté (on ne sait pas pourquoi), et le président et le vice-président de l'assemblée provinciale ont été remplacés la semaine dernière. Toutefois, ce dernier incident semble être du aux maux internes au sein du MLC, ainsi que les efforts déployés par Kabila de s'emparer des pouvoirs exécutif et législatif provinciaux. le nouveau gouverneur Jean-Claude Baende est proche de Joseph Kabila, ainsi que les nouveaux dirigeants de l'assemblée provinciale.

Selon les sources au sein du MLC( pas encore publiées dans le média), le gouvernement Congolais vient d'exiger la levée de l'immunité de deux de leurs députés nationaux: Jean Lucien Busa et Patrick Mayombe. Ceci apparemment en relation avec l'attaque de Mbandaka. Mayombe était l'un des membres de la délégation nationale pour la paix, qui fut envoyée à dongo l'an dernier enfin de negocier une solution pacifique au conflit. Il est également l'auteur d'une motion, la semaine passée à l'assemblée nationale, pour protester contre le fait que le ministre de la défense et de l'intérieur ne s'étaient pas montrés pour répondre aux questions au sujet de l'attaque de Mbandaka, préférant plutôt assister à une réunion de sécurité conduite par le président Kabila à Mbandaka.

Quelques questions sur le système de Kabila


Qui, en 2001, aurait pu prévoir que le jeune officier sans expérience politique, qui succédait à son père assassiné, serait encore au pouvoir neuf ans plus tard ? A l’époque, Joseph Kabila était considéré comme un intérimaire. Aujourd’hui, le président congolais a pris de l’épaisseur. Il été élu en 2006 avec 58% des voix et son autorité est incontestable. Cependant, il n’a toujours pas désarmé les sceptiques et les critiques. Réponse à quelques questions.
Comment Kabila a-t-il consolidé son pouvoir ?
En 2001, le Congo est en guerre, divisé, occupé par des troupes étrangères. Le jeune chef d’Etat ne cache rien de sa faiblesse et sa bonne volonté séduit les Occidentaux, dont Louis Michel. En 2002, les négociations menées à Sun City en Afrique du Sud débouchent sur un pacte surprenant : le départ de toutes les armées étrangères et la réunification du pays auront comme contrepartie le partage du pouvoir, selon une formule inédite, « un plus quatre ». Kabila, qui a dit à ses négociateurs qu’ils « devaient penser au pays plus qu’à sa personne » reste président en titre, mais il partage son pouvoir avec quatre vice-présidents. Deux d’entre eux sont issus de mouvements rebelles, Jean-Pierre Bemba supervise l’économie, Azarias Ruberwa est en charge de la Défense et de la sécurité. L’accord prévoit aussi d’intégrer dans l’armée nationale tous les groupes armés, dont les forces rebelles, qui bénéficient d’une sorte d’amnistie.
« Jusqu’à la date des élections, en 2006, le Congo est placé sous une sorte de semi-tutelle internationale, ce que Mobutu n’a jamais connu » remarque Gauthier de Villers, ancien directeur du CEDAF(Centre d’études africaines, Bruxelles). Kabila justifie sa prudence et sa discrétion en assurant « qu’il est celui qui porte les œufs » et que son objectif est de mener le pays aux élections démocratiques.
En 2006, la nouvelle Constitution prévoit un pouvoir semi-présidentiel : le président doit composer avec un Premier Ministre dont le gouvernement doit disposer d’une majorité à l’Assemblée nationale. Si Kabila l’a emporté au deuxième tour contre son adversaire Jean-Pierre Bemba, c’est en concluant des alliances entre son bloc (AMP, Alliance pour une majorité présidentielle) et deux autres formations, UDEMO (Union des démocrates mobutistes de Nsanga Mobutu) et PALU (parti lumumbiste unifié) d’Antoine Gizenga. Autrement dit, le pouvoir est partagé. « Kabila consolide alors sa position, avec l’appui résigné de la communauté internationale » poursuit Gauthier de Villers.
Ce partage du pouvoir est théorique. En réalité, relève le politologue Jean Omasombo (Institut africain, Bruxelles) «c’est la volonté du président qui devient prépondérante… Lorsqu’il s’est agi de former le deuxième cabinet, toujours sous la direction du Premier Ministre Muzito, c’est le chef de l’Etat lui-même qui a décidé des nominations. » Le professeur Jean Claude Willame confirme qu’en fait, «l’exécutif congolais n’a jamais pu fonctionner comme un véritable contrepoids à la présidence de la République ; les deux Premiers Ministres n’ont jamais eu de véritable carrure politique ».
Omasombo souligne aussi que «la présidence s’est impliquée dans les nominations des gouverneurs de province et elle intervient dans les tensions qui surgissent au niveau régional ». Au fil du temps, la « présidence » s’est confirmée comme étant le véritable centre du pouvoir, une sorte de gouvernement parallèle, dont les membres avancent ou reculent suivant la volonté du chef…
Autour de Kabila, qui sont les hommes forts ?
« L’entourage est partagé entre les Katangais et les Kivutiens, surtout les originaires du Maniéma » relève Omasombo. Les originaires de l’Ouest et de l’Equateur se retrouvent dans d’autres institutions, le Sénat entre autres. A la droite du président, l’ancien gouverneur du Katanga, Augustin Katumba Mwanke a longtemps tiré les ficelles et assuré les financements du système. C’est par lui que passent les circuits de l’argent. Peu apprécié par les Occidentaux, parfois présenté comme le paratonnerre de Kabila, cet homme taiseux et travailleur est branché sur la Chine, l’ Afrique du Sud, les nouveaux partenaires économiques.
A la gauche du chef, le nouveau conseiller spécial en matière de sécurité est Pierre Lumbi, originaire du Maniéma. Ancien ministre des Infrastructures, il a conclu les contrats chinois (dix millions de cuivre contre neuf milliards d’investissements aujourd’hui réduits à six) pour se donner les moyens de réaliser les cinq chantiers. « Avant de se présenter pour un deuxième mandat, le président voulait prouver à ses électeurs que la reconstruction du pays avait commencé. Puisque les Occidentaux tardaient à s’engager, je me suis tourné vers les Chinois » explique Lumbi avec pragmatisme. Inspecteur général de la police, le général John Numbi est considéré comme l’un des hommes forts et c’est à ce titre qu’à Kigali il négocia avec le chef d’Etat major James Kabarebe les premières opérations militaires menées conjointement avec l’armée rwandaise. Seul un Katangais pouvait se permettre de prendre un tel virage à 180 degrés, qui suscita l’hostilité du Kivutien Vital Kamerhe. En raison de son opposition aux opérations militaires, Kamerhe dut alors céder son poste de président de l’Assemblée nationale au Kasaïen Evariste Boshab, juriste et professeur d’université, formé en Belgique. Sous ces deux présidences, celle de Kamerhe et celle de Boshab, l’ Assemblée a abattu un travail législatif considérable, votant des lois importantes, sur la décentralisation, l’indépendance de la justice, la révision des contrats miniers, l’octroi des marchés publics…Les députés ont pris leur rôle au sérieux, mais sans oublier de voter à leur profit des émoluments tellement substantiels qu’en janvier dernier, Kabila récusa le budget présenté et demanda aux élus de donner priorité au social. Le bilan législatif n’impressionne pas Willame, qui relève que « ces lois ont rarement été mises en application par l’exécutif… » Au grand dam des anciens partisans de Kabila père, qui se sont sentis trahis, et des nationalistes de toutes obédiences, de nombreux anciens mobutistes ou ex-rebelles se sont ralliés au président : Thambwe Mwamba, Ministre des affaires étrangères était mobutiste puis membre du RCD, Olivier Kamitatu, ministre du Plan et gérant les financements internationaux, était le lieutenant de Jean-Pierre Bemba, Lambert Mende, ministre de l’Information, passa par le RCD Goma. Antippas Mbusa Nyamwisi, venu du RCD-ML, ministre des affaires régionales, représente les puissants Nande du Nord Kivu, José Endundo, ministre de l’Environnement, est originaire de l’Equateur et fut lui aussi à la fois mobutiste et rebelle. Parmi ces ralliés de la 25eme heure, des hommes comme Mende ou Tambwe se montrent quelquefois plus « kabilistes » que l’intéressé lui-même…
Discret, contrôlant de nombreux réseaux d’influence, l’ancien premier ministre de Mobutu, Kengo wa Dondo, préside le Sénat. D’après la Constitution, au titre de deuxième personnage de l’Etat, il succéderait automatiquement au président en cas de disparition de ce dernier.
A ces personnalités qui évoluent sur le devant de la scène s’ajoutent, dans les coulisses, les influences familiales : la mère du président, « Maman Sifa » garde une grande autorité. Le nom de Joe frère cadet et quasi sosie de Joseph est de plus en plus cité dans des affaires douteuses, la sœur jumelle Jaynet préside la fondation Mzee Laurent Kabila et est active dans des associations humanitaires. A cette famille nucléaire s’ajoutent les innombrables oncles et cousins, vrais ou faux et souvent ingérables. Opérant généralement au Katanga, ils se prévalent de leur parenté, réelle ou supposée avec le chef de l’ Etat pour justifier des passe droits et se présenter aux hommes d’affaires comme des intermédiaires obligés…et coûteux…
« Il n’y a pas de reproduction du système Mobutu, qui était comme une araignée, au centre d’une toile tissée par d’autres » relève Gauthier de Villers « mais il n’y a pas non plus de vrai changement de la culture politique. On assiste à un renforcement des centres locaux du pouvoir, une sorte de « patrimonialisme décentralisé » où les anciens chefs de guerre se sont associés aux milieux d’affaires ».
Quel est le style du président ?
« Kabila n’est pas autoritaire comme l’était Mobutu, avec qui il n’était pas question de discuter…» assure Omasombo, « il n’exerce pas d’autorité directe mais agit via des intermédiaires et au fil du temps se révèle un fin politique, maîtrisant bien tout l’échiquier ». Le président cultive la discrétion, voire le silence. « Lorsqu’on lui soumet une idée, il ne dit pas non tout de suite. S’il se contente de murmurer « je te téléphone » on sait que c’est mal parti », relève un collaborateur. Parfois, lorsqu’il le faut, Kabila monte en ligne : pour obtenir des députés qu’ils obtiennent la démission de Vital Kamerhe, qui refusait de quitter son poste à l’Assemblée nationale, le président convoque les élus de l’AMP « sur ses terres », dans sa ferme proche de Kinshasa. A la fin de la réunion, il leur lâche brutalement « si vous ne votez pas, je dissous l’Assemblée et vous vous retrouverez au chômage ».
La lenteur est l’un des principaux défauts de la « gouvernance Kabila » : « je mets du temps à me décider, parce que je veux être juste, tenter de juger les hommes sur leurs actes et non sur des « on dit »» assure l’intéressé. « Il n’est pas sûr de lui, n’ose pas trancher rapidement» explique un ministre provincial. Un militant des droits de l’homme ajoute : « comme avec beaucoup de conseillers ou de ministres, il a partagé des affaires, il lui est difficile de se débarrasser d’eux… »
Aime-t-il l’argent ? A-t-il besoin de moyens financiers pour sa jouissance personnelle, ou pour asseoir son pouvoir ? Ses adversaires et même des amis politiques en sont persuadés : Kabila aime les affaires, il a besoin d’argent. « Mais il ne touche pas au secteur minier, dit un proche, il préfère la terre, l’ immobilier. » De fait, le ministre Vanackere a été accueilli, au sud de Lubumbashi, dans la « ferme de l’Espoir » une propriété de 300 hectares. « L’autre ferme, celle de N’Sele, près de Kinshasa, est plus belle encore » nous confie un confrère de la presse présidentielle. A Kisangani, Goma, Bukavu, Kalemié, la rumeur assure que « la présidence », c’est à dire Katumba Mwanke ou « Maman Olive » l’épouse du président, ont acheté un terrain ici, fait construire une villa là bas…Mais comment passer de la rumeur à la certitude ?
Ce qui est certain c’est que Kabila, qui ne prend guère de vacances et a peu de loisirs, à part un jogging matinal le long du fleuve ou quelques randonnées en voiture ou en moto, utilise l’argent pour consolider son pouvoir ou régler des problèmes particuliers. « Il m’a fait confiance et a financé lui-même l’opération « des armes contre des tôles » ou « des armes contre des vélos » assure le pasteur Mulunda Ngoy, qui a mené avec succès des opérations de collecte d’armes à Lubumbashi, Kinshasa et au Kivu, mal vues par la Monuc qui se faisait « dribbler ». A tout moment, à l’instar de Mobutu ou d’autres chefs d’Etat africains, « la présidence » est sollicitée pour régler des problèmes de transport, de frais médicaux. Comme ces montants ne sont pas budgétisés, des mésaventures sont possibles : un conseiller s’est fait éconduire parce que, chargé de transmettre une enveloppe à la fille d’un ancien homme politique, il y avait prélevé quelques milliers de dollars. Lorsque la bénéficiaire envoya un SMS au président pour le remercier de la somme reçue, ce dernier vit que le montant initial avait été amputé durant le transport…
Si la croissance économique se confirme (2,9%) elle demeure plombée par la faiblesse du secteur formel : « 16 milliards de dollars circulent en dehors du circuit bancaire » relevait récemment un rapport du Sénat. Autrement dit, l’argent circule de la main à la main, ou est transféré via Western Union, qui a ouvert des agences dans toutes les villes. Mais surtout, le relèvement de l’économie est hypothéqué par la corruption générale du système. « Même pour obtenir une audience avec le chef de l’Etat, il faut payer les intermédiaires» constate un homme d’affaires, qui se demande si l’intéressé est au courant de ces pratiques…
« Il devrait frapper son entourage ; si l’exemple ne vient pas d’en haut, on n’avancera pas » assure un observateur kinois. Dans la capitale d’ailleurs, les « tracasseries » se multiplient, où policiers et militaires tentent d’extorquer « un café » dans le meilleur des cas, ou une amende, plus ou moins salée selon la tête (blanche ou noire..) du client, avec à leur décharge le fait que bien souvent ils n’ont pas été payés.
Au milieu de ces «écuries d’Augias », de ce pays miné par la corruption à tous les niveaux, Kabila tente parfois de faire le ménage. Il proclame « tolérance zéro » face aux méfaits des militaires, vient de remplacer 300 magistrats et d’en promouvoir 2000 autres, dont 1000 seront immédiatement opérationnels. Mais s’abstient-il lui –même de demander au gouverneur de la banque centrale, l’inamovible Jean-Claude Masangu, de consentir à des décaissements non programmés ? Tout Kinshasa se répète une anecdote qui en dit long, où deux escrocs, imitant la voix et l’accent du président, ordonnent au gouverneur de leur livrer une somme importante. Méfiant, Masangu finit par leur tendre un piège et les démasquer…
Le commandant en chef de l’armée est il responsable des exactions commises par ses troupes ?
Issue des accords de Sun City, l’armée affichait, en 2003, quelque 340.000 hommes : des vétérans de l’armée de Mobutu, parmi lesquels des officiers bien formés et de vieux soldats méritant la retraite, des rebelles venus du Kivu, de l’Equateur, de la Province Orientale des Mai Mai du Kivu, des enfants soldats. Et aussi quelque 100.000 soldats fantômes, dont les commandants déclaraient l’existence et percevaient la solde, mais n’existaient que sur papier…
Des commandants de forces rebelles se sont retrouvés à de hautes fonctions, comme le général Amisi, un ancien compagnon de Nkunda, aujourd’hui commandant de l’armée de terre et… très fortuné président du club de football Vita Club. L’an dernier encore, le général Bosco Ntaganda, le bras droit de Laurent Nkunda, a été placé à la tête des opérations militaires au Kivu après avoir désavoué le chef rebelle. Refusant d’exécuter le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, Kabila déclarait : « pour le moment, je préfère la paix à la justice ». Un an plus tard, Bosco Ntaganda a perdu beaucoup de son autorité et une arrestation éventuelle ne représenterait plus un casus belli.
La réforme du secteur de sécurité prévoyait le dénombrement des effectifs réels, la démobilisation, le brassage des militaires de diverses provenances, la création de forces de réaction rapides et, parallèlement, le cantonnement des unités brassées dans des casernes. La Belgique, l’Afrique du Sud, l’Angola et aujourd’hui les Américains, à Kisangani s’engagèrent dans la formation des nouvelles unités intégrées, mais l’efficacité des troupes a toujours été proportionnelle au versement des soldes, insuffisant et souvent irrégulier. Les 18.000 hommes de la garde républicaine, autrefois appelée garde présidentielle, plus efficaces et mieux formés, sont quelquefois considérés comme la milice privée du président.
Les opérations militaires menées au Nord et au Sud Kivu, qui forcèrent de nombreux Hutus à regagner le Rwanda (plus de 2000 en un an) furent unanimement critiquées par la « communauté humanitaire ». « La guerre est loin d’être terminée » assure Oxfam, qui dénonce, comme Amnesty et Human Rights Watch, les agressions, viols et extorsions commis par les nouvelles unités intégrées où se retrouvent d’anciens Mai Mai et des hommes de Nkunda, tandis que les rebelles hutus rwandais des FDLR se livrent également à des représailles.
Kabila est-il violent ou non violent ?
« Pour tenter de régler le problème posé par les FDLR, il a d’abord essayé la négociation, et a demandé l’aide de la communauté romaine de Sant’Egidio » relève le Jésuite Rigoberto Minani, l’un des négociateurs. « Ce n’est qu’en dernier lieu qu’il recourt à la force ».
Au lendemain des élections de 2006, le jeune homme conciliant laisse cependant tomber le masque. Lors de sa prestation de serment, il annonce « la fin de la récréation ». Trois mois plus tard, les milices que son rival Bemba refusait de désarmer à Kinshasa sont dispersées au terme de trois jours d’affrontements qui feront des centaines de morts parmi lesquels de nombreux civils. La garde présidentielle, au cœur de la Gombe, le quartier résidentiel, tire à l’arme lourde, même des ambassades sont touchées. Bemba s’enfuit, Kin la frondeuse est traumatisée par les cadavres jetés sur le Boulevard et que nul ne ramasse: « Il est bon que les Kinois à leur tour découvrent le visage de la guerre » déclare un conseiller de Kabila. « Usage excessif de la force » dénoncent les défenseurs des droits de l’homme et les Nations unies, dont les Casques bleus ne sont pas intervenus.
Lorsque la secte Bundu Dia Kongo, dans le Bas Congo, s’attaque à de symboles de l’autorité de l’Etat (des policiers sont brûlés vifs, des municipalités détruites), ce début d’insurrection est suivi de près par le Congo Brazzaville et l’Angola, qui redoutent le réveil de l’irrédentisme kongo. Raus Chalwe, commandant de la police et vieux compagnon de route du père Kabila, assure qu« il s’agissait de mater une insurrection » et fait donner la troupe. Les morts se compteront par centaines.
Contre ceux qu’il considère comme des ennemis personnels, le « chef » a la dent dure.
Reconnus coupables de l’assassinat du père du président, Laurent Désiré Kabila, et condamnés à mort par la Cour Militaire, 52 détenus, dont l’ancien conseiller spécial Nono Lutula, sont toujours détenus à Makala dans des conditions très difficiles et espèrent une amnistie à l’occasion du 30 juin. Firmin Yangambi, un avocat de Kisangani, militant des droits de l’homme, qui avait voulu se présenter aux élections présidentielles, a été accusé de vouloir préparer un coup d’Etat et est lui aussi condamné à mort. Depuis sa prison, il clame son innocence et nous écrit : « la vraie raison de ma condamnation, c’est que j’ai défié le président, il m’a considéré comme un rival…». Sait-il que, durant plus d’un an, c’est Kabila lui-même qui l’a piégé, le faisant suivre par son aide de camp personnel jusqu’à ce que l’avocat soit découvert en possession d’armes et de Motorola ?
Qui est de taille à s’opposer à Kabila ?
Le départ de Jean-Pierre Bemba pour la Haye, où il est entre les mains de la Cour pénale internationale, a décapité l’opposition officielle. L’ancien « chairman » demeurant en contact avec ses partisans, le MLC n’a pas encore présenté de relève et son secrétaire général François Mwamba est jugé peu offensif pour le pouvoir. L’UDPS, le parti de Tshisekedi compte revenir dans le jeu politique, mais son leader étant très malade, elle n’a pas encore présenté de relève. Depuis les Etats Unis, le docteur Kashala assure qu’il se présentera comme candidat à la présidence, mais aura-t-il les moyens d’affronter les réseaux du président ? En 2006, il n’avait même pas été autorisé à mener campagne en province…
Au sein du camp présidentiel, un « challenger » potentiel comme Moïse Katumbi, le très populiste gouverneur du Katanga, assure que, s’il n’a pas quitté la politique d’ici là, il se réserve pour « le tour suivant »et fera tout pour qu’en 2011 Kabila obtienne un second mandat. Quant à Vital Kamerhe, ancien brillant président de l’Assemblée nationale, qui mena campagne pour Kabila en 2006, il est à présent sur la touche. S’il n’a pas les moyens de concourir en 2011, il se réservera lui aussi pour le tour suivant.
Les élections, prévues pour 2011, auront elles lieu ? « Rien ne se prépare » redoute Jean Omasombo, « on se demande même comment seront organisées les élections locales » Pierre Lumbi, conseiller spécial du président, ne partage pas ces inquiétudes : « les élections auront lieu à la date prévue, on ne change pas les règles du jeu pendant le match, il faut que la démocratie prenne racine ? » Le politologue Bob Kabamba (ULg)confirme : «le Congo va trouver de nouvelles sources de financement, comme les redevances téléphoniques, les élections auront bien lieu comme prévu… »
Le directeur du Potentiel, Freddy Mulumba l’assure : « les titres se multiplient, la presse est vraiment libre d’écrire ce qu’elle veut… »…Les associations professionnelles de journalistes, comme Journalistes en danger relèvent cependant que plusieurs journalistes, dont deux journalistes de Radio Okapi à Bukavu, ont été assassinés par des « hommes en armes », qu’à Beni un cameraman vient d’être abattu à bout portant, que d’autres confrères sont intimidés par des SMS, des appels téléphoniques, que le signal de RFI a été coupé par le ministre de l’Information Lambert Mende…La plupart des observateurs et des militants des droits de l’homme estiment que le pouvoir se resserre et se durcit ; « On se demande si Lambert Mende, ministre de l’Information et porte parole du gouvernement, n’est pas chargé de traduire tout haut ce que penserait Kabila » se demande Jean Omasombo. Mende ne se prive pas : il fustige Human Rights Watch qui critique le comportement de l’armée, s’en prend aux organisations de la société civile congolaise qui regrettent déjà le départ programmé de la Monuc.
En janvier, Kabila l’avait promis : en plus de voir se développer les grands chantiers de la reconstruction, 2010 sera l’année du social. Il y a urgence en effet : 80% de la population vit avec moins de un dollar par jour, le budget de l’éducation ne dépasse pas 7,5% des dépenses de l’Etat, le pays ne compte que 11 médecins pour 100.000 habitants. Dans les hôpitaux, les familles des malades paient le personnel et les médicaments. Les mauvais payeurs, des malades guéris, des accouchées qui n’ont pu payer la sage femme, sont retenus en otages, quelquefois durant des semaines, jusqu’à ce que la famille réunisse la somme nécessaire. Dans ce secteur aussi, Kabila compte sur l’aide chinoise : l’un des plus grands hôpitaux d’Afrique va être construit à Kinshasa, 145 centres de santé devraient voir le jour.
Si le social reste à la traîne, les nouvelles routes contribuent déjà au relèvement du commerce : désormais reliée à l’Ouganda, Kisangani renaît, une autoroute mène de Lubumbashi à la frontière zambienne, cinq heures suffisent, depuis Kinshasa pour gagner le Bandundu. Partout ces nouveaux axes de communication suscitent des vocations commerciales et à Bukavu, un homme nous assure : « je voterai Kabila, car il est le seul à avoir construit quelque chose, il faut le laisser continuer…»
A l’occasion du 50ème anniversaire, le président refuse les grandes fêtes et recommande l’introspection : «il veut que nous fassions un bilan, d’où nous venons, ce que nous avons fait »explique le cinéaste Balufu Kanyinda, qui ajoute : « c’est une chance pour nous que Joseph Kabila, qui a connu l’exil en Tanzanie, n’a jamais été un « Zaïrois », contaminé par le mobutisme. »
Puisse-t-il ne pas être abusé par les courtisans qui le traitent déjà de « raïs » et ne jamais être le président-fondateur du « kabilisme »

Par Colette Braeckman

Interview exclusive sur la crise de Dongo: Qui est Ambroise Lobala Mokobe


Q: la milice d'Udjani existe-elle encore? Quelle menace pose-elle?

Camilla: Après les combats dans le centre de Dongo, les forces d'Udjani furent divisées en deux fronts - l'une pour prendre Gemena et l'autre pour prendre Mbandaka. A Bobito, à environ 60 kilomètres de Gemena, les forces d'Udjani vont finalement être repoussés par les FARDC à leur base d'exploitation dans le village Enyele.

Il eut une attaque majeure le 1ere janvier 2009 dans le village Enyele, et les insurges subirent presqu'une défaite. Au vu des rapports à notre possession, beaucoup de forces d'Udjani ne seraient pas actives à l'heure actuelle. Les rumeurs sont qu'Udjani lui même serait blessé mais ceci n'est pas encore confirmé. Il y a encore des affrontements le long de la riviere Ubangi suite à la poursuite des restants insurgés par les FARDC, et cette insecurité est à l'origine de nouveaux déplacements et empêche les gens de rentrer chez eux. Le fait qu'Udjani n'a pas été tué ou capturé entrave dans le meme temps le retour des deplacés. De nombreuses personnes avec qui nous avons parlées, craignent de retourner à cause des éléments mystiques de la resistence d'Udjani.
L'instabilité permanente et le manque de rendement sont les indications claires qui montrent combien le maintien de la presence de la MONUC en Equateur est important. Plusieurs personnes nous ont affirmes qu'elles sont mieux securisées avec la MONUC qu'avec les FARDC. Tant que les insurgés seront actifs, meme s'ils ne se sont pas encore repandus, il y aura des inquietudes persistantes concernant la protection des civils.

Q: Comment réagissez-vous aux allégations selon lesquelles les pays voisins et anciens mobutistes en exil se sont impliqués pour soutenir Udjani? Qui était Lobala Ambroise - A-t-il vraiment représenté les insurgés?

Steve: Les agents de l'ex-FAZ mobutistes qui soutenirent la rebellion du président Sassou en République du Congo commencerent de veuiller de tres peu la transformation de cette milice locale en une large rebellion. Il semblerait cependant qu'ils attendait la prise de Gemena par les hommes d'Udjani avant de se joindre à eux. Etant donné que les officiers de l'ex FAZ furent des professionnels de carriere militaire sous le regime de Mobutu, nous pensons qu'ils etaient reticents à se resoudre au commandement d'un jeune féticheur Udjani.
En ce qui concerne Ambroise Lobala Mokobe, nul sur le terrain estime qu'il n'était rien de plus qu'un opportuniste de la diaspora, pour au-moins ceux qui lisaient ses communiqués. Nous n'avons jamais entendu le nom qu'il a donné à l'insurrection" Patriotes resistants de Dongo". Toutefois si je devais faire des conjectures sur son identité, je dirais qu'Ambroise Lobala est un pseudonyme (Lobala étant le nom de la tribu) de l'ex lieutenant colonel des FARDC Nyambaka Benjamin qui fournissait les fonds aux insurges à travers le père d'Udjani. Nyambaka était un officier Lobala travaillant au quartier général des FARDC a kinshasa qui fut accusé d'avoir volé d'enormes salaires avant de s'enfuir à londres. On disait que ses communiqués provenaient de Londres. Ceci pourrait être une explication.

Q: Je comprends que vous pensez qu'on a pas fait assez pour régler les problèmes de fond de la crise. Pourquoi pas? En particulier, comment les elections locales pourraient relancer ces antagonismes?

Camilla: les dégâts localisés entre les Enyele et les Manzaya qui ont déclenché le grand conflit n'étaient jamais traités correctement par le gouvernement Congolais lorsqu' ils envoyèrent des délégations pour rencontrer les parties concernées. De part notre observation et notre dialogue avec les autorités locales, nous avons compris qu'ils n'ont jamais pris au sérieux la montée des tensions ou ne s'attendaient pas à ce que la crise s'élève à de telles proportions. Leur principal stratégie pour régler cette affaire était de rembourser les chefs locaux et appeler ce geste "réconciliation". C'est aussi vrai pour l'ensemble de conflits entre les Lobala et Boba, le gouvernement Congolais ne pensait pas que la situation tournerait aussi violente comme ce fut le cas.

Il semble y avoir un manque de compréhension du conflit en général, dans le même temps-plusieurs rapports affirment que la violence en Equateur qui a forcé plus de 200.000 personnes à fuir leurs maisons concerne les droits de pêche, alors qu'on voit clairement qu'il y a d'enormes catastrophes politiques et économiques derrière ce conflit.
Steve: Le gouvernement Congolais fait pression pour le retour des personnes déplacées et semble vouloir voir la situation s'en aller. Toutefois, notre préoccupation est que si ces énormes problèmes ne sont pas abordés par la réconciliation et le dialogue, alors il n y aura que plus de violence et de déplacements. Les éléments politiques du conflit- en particulier le désir des Boba à s'emparer du poste de chef de secteur pourraient raviver les violences lorsque les élections locales auront lieu.
Alors que la loi courante sur la décentralisation réaffirmerait le leadership coutumier à l'Est du pays, la direction politique du territoire ne sera pas garantie aux groupes ethniques de l'Ouest. Les Boba pourraient ainsi utiliser leur pouvoir économique à Dongo pour reprendre le poste de chef de secteur des mains des Lobala. les Boba aimeraient voir le centre de Dongo recevoir un spécial statut territorial et administratif(commune rurale) hors du secteur de Dongo pour éviter des secousses. Toutefois, cette désignation inciterait davantage de résistances de la part des Lobala qui verraient leur traditionnel capitale découpée de leur terre natale.
Beaucoup d'efforts doivent être accomplis pour résoudre ces malentendus entre ces deux groupes qui sont à la base des tensions politiques et économiques. A notre avis, la MONUC a un important rôle à jouer, en soutenant une réponse plus complète et plus sérieuse maintenant, et jusqu'aux élections qui auront lieu l'année prochaine. Les organisations de la société civile, déjà actives autour de Dongo et à Gemena peuvent contribuer dans l'effort de la médiation. Elles devraient être supportées par les titres fonciers et les fonds des donateurs internationaux.

En fin de compte, la situation en Equateur est le résultat de l'instabilité qui existe en RD Congo et qui est juste au dessus de la surface prête à exploser. les propos de Joseph Kabila sur la réduction des effectifs de la MONUC sont prématurés. La situation dans l'Equateur expose l'incapacité du gouvernement Congolais à faire face à ces types de crise sans le soutien de la communauté internationale.

Interview exclusive avec les représentants du HCR sur la crise de Dongo: Qui est Udjani?



Ce qui suit est une interview avec les représentants du HCR (Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés) Camilla Olson (avocat) et Steve Hege (consultant) sur la crise de Dongo

Q: Pouvez-vous nous donner un bref historique de la dynamique locale du conflit? Combien de temps y a t-il eu des tensions entre les Boba et les Lobala? Quels sont les principaux sujets de discorde?

Camilla: Un petit mot sur le contexte politique: le secteur Dongo est divisé en six groupements, presque tous étant sous la direction coutumier de la tribu des Lobala. Le Boba proviennent du secteur Bomboma au sud-ouest de l'Lobala, mais, parce qu'ils n'ont pas accès à la rivière et ont toujours eu plus de possibilités d'étudier, ils sont parvenus progressivement à prendre d'importantes positions administratives et commerciales dans le centre de Dongo, la capitale du secteur.
Les candidats Boba ont également cherché à gagner le poste politique clé du chef de secteur, qui, en vertu du droit coutumier doit aller aux Lobala, mais dans le cadre du système électoral actuel, n'importe qui peut se présenter aux élections. Les Lobala viennent de remporter de justesse le poste de chef de secteur.

En raison de la domination croissante de Boba dans le centre de Dongo et les régions avoisinantes, les Lobala se sont sentis de plus en plus marginalisés, et ont cherché avec le récent conflit à exprimer leurs frustrations par la force militaire.

Q: Si je comprends bien, le conflit actuel n'a pas éclaté entre les Boba et Lobala, mais entre deux sous-groupes de la communauté Lobala, le Enyele et le Manzaya. Pouvez-vous expliquer la cause du conflit entre ces deux groupes et la façon dont il est lié à à l'ensemble du conflit entre les Boba et Lobala?

Camille: C'est vrai que l'immense conflit entre les Boba et Lobala a d'abord été provoqué par des tensions localisées entre deux groupes ethniques, les Enyele et le Manzaya. Les Enyele et Manzaya sont à la fois Lobala. Leurs peines remontent aux années 1940 et se centralise autour de l'accès aux étangs de pêche, qui appartenait initialement aux Enyele. À l'époque, un certain nombre d'accords ont été conclus dans lesquels le Manzaya seraient autorisés à pêcher en collaboration avec le Enyele. En échange, les Manzaya assureraient la sécurité des étangs car ils étaient connues comme des chasseurs féroces. Au fil des ans, le Manzaya rompirent ce pacte à de nombreuses reprises en surexploitant les étangs sans en informer le Enyele.

La situation atteint son paroxysme en 2007 quand un homme Manzaya fut capturé en train de pêcher illégalement sur le territoire Enyele. Par conséquence, lui et sa femme Boba, furent battus par la population Enyele. Lorsque finallement les indemnités finalement furent payées aux Manzaya, les dirigeants de la communauté, y compris le père de la femme Boba, estimèrent qu'elles étaient insuffisantes. En conséquence, les Manzaya prirent le contrôle des étangs et empêchèrent les Enyele de pêcher durant les deux prochaines années. Cela conduit à de violents affrontements entre les deux groupes, la plus spectaculaire en Juillet 2009, le déplacement de tout le village et l'incendie de centaines de maisons des Manzaya par les Enyele

Le Manzaya, qui sont aussi Lobala, ont des liens historiques avec les Boba - et quand leur population fut déplacée en raison de la violence exercée contre eux par les Enyele en 2009, ils fuirent vers les zone contrôlées par les Boba en Equateur. Cette connexion avec les Boba est le principe en vertu duquel les politiciens et hommes d'affaires Lobala commencèrent à soutenir l'insurrection contre les Manzaya pour créer une plus grande plate-forme de défense des droits de Lobala contre les Boba, et répondre à leurs doléances grandissantes

Q: Qui est Udjani et comment est-il devenu le leader des rebelles Enyele?

Steve: Après plus d'un an et demi sans avoir accès à leurs propres étangs de pêche, en Février 2009, les Enyele tentèrent de négocier avec les Manzaya. Malgré onze heures de discussions, ces derniers refusèrent finalement de céder tout accès aux étangs.
En conséquence, les Enyele furent appel au sorcier le plus célèbre («féticheur») dans la région sous le nom de Ibrahim Mangbama. Ibrahim Mangbama aurait souvent effectué des rites spéciaux pour l'ancien président Mobutu. Lorsque l'AFDL de Laurent Kabila déposa son client privilégié en 1997, Ibrahim Mangbama fui du côté de la rivière vers la République du Congo. Les Enyele espéraient qu'il allait performer des cérémonies magiques qui leurs donneraient la force physique de vaincre les farouche Manzaya. Comme Ibrahim Mangbama avait formé son fils Udjani, il décida de l'envoyer à sa place enfin de commencer à former les jeunes Enyele dans les pratiques traditionnelles à l'encontre des Manzaya. Au mois de Juillet, il fut rapporté qu' Udjani avait déjà formé plus de 350 jeunes hommes Enyele. Toutes les informations que nous avons réunis semblent indiquer qu' d'Udjani n' avait pas d'autres ambitions en dehors d'aider simplement les Enyele à reprendre les étangs de pêche des mains des Manzaya.



Quel rôle ont joué les hommes politiques nationaux et des officiers militaires dans la création de l'insurrection?

Steve: À la lumière de leur net succès, à reprendre les étangs de pêche sous la direction de Udjani, des notables Lobala à travers la RDC et dans la diaspora à lui rejoignirent en appuyant ses forces dans l'espoir de créer une plus large plate-forme pour défendre leurs intérêts socio-économiques et leur marginalisation politique en faveur des Boba. En outre, un certain nombre d'officiers des FARDC prirent congé et venirent se joindre aux rebelles en passant par la République du Congo . Il fut rapporté qu'un capitaine avait notamment veuillé à la formation militaire des insurgés Enyele.
Il semblerait que les député
national Léon Botoko et provincial Oscar Molambo sont parmi ceux qui soutiennent les insurgés. Un démobilisés insurgés, qui prétendait avoir été chauffeur d' Udjani, nous a dit que les politiciens Lobala ont cherché à créer un lien entre l'insurrection et la force de sécurité de Jean-Pierre Bemba qui veuillait sur son vaste territoire à Gemena depuis les violences d'après-élections à Kinshasa en 2006. Botoko avait contacter
le capitaine responsable de l'unité et ils auraient accepté de se joindre aux insurgés une fois qu'ils auront atteint Gemena.
Edo Nyabotabe était Le chef de secteur à Dongo au cours de la violence initiale entre les Enyele et Manzaya. Il fut suspendu de ses fonctions au début de Septembre pour avoir été en faveur des Enyele. Ce fut une erreur critique de la part du gouvernement car non seulement Edo rejoignit l'insurrection d'Udjani, mais sa suspension servi à stimuler une plus grande crainte que les Boba allait bientôt prendre le poste-clé de chef de secteur occupé jusque là par les Lobala.
Pendant ce temps Udjani se fit surnommer "Nkunda II," reflétant l'espoir des dirigeants Lobala dont il avait l'appui que son mouvement armé allait fournir une plate-forme plus forte que le CNDP dans le but de forcer des concessions politiques avec Kinshasa.

Q: Quel rôle a joué la présence d'armes dans la représentation des ex-combattants de l'Équateur mécontents?
Steve: On estime que les armes que les insurgés employaient provenaient de multiples sources: a) celles dont les Manzaya utilisaient pour la chasse, b) celles confisquées à la police, c) celles dont les officiers FARDC Lobala ont apporté avec eux, d) celles qui ont été recueillies de caches d'armes dans le secteur du MLC Dongo par le chef de secteur Edo.

Tout au long de secteur Dongo, il y eut de nombreux soldats démobilisés de MLC qui n'avaient jamais reçu aucune aide financière de la part de CONADER, Progamme national de démobilisation, pour leur réinsertion dans l'armée nationale. Plus de 400 de ces ex-MLC commencèrent à s'inscrire au service d'Udjani, un grand nombre d'entre eux reçurent des paiements. Ironiquement, après cela la CONADER dépérit suite à l'incompétence et la corruption de ses agents, l'un de ses anciens membres du personnel fut nommé nouveau chef de secteur à Dongo, afin de diriger les efforts de réconciliation du gouvernement entre les Lobala et Boba.

Q: Le conflit s'escalada ensuite entre Octobre 21 et 28, 2009. Que s'est-il passé?

Camilla: Puisque le centre Dongo était devenu le centre des frustrations des Lobala avec de plus en plus de contrôle des Boba, il est logique que c'est là qu' Udjani aurait prevu sa première attaque majeure.

La nuit précédant l'attaque, le chef de secteur intérimaire reçu une liste de noms des personnes qui seraient ciblés - ceci incluait les politiciens Boba qui avaient l'intention de briguer le poste de chef de secteur dans les prochaines élections locales.

Tôt dans la matinée, les forces d'Udjani arrivèrent au centre de Dongo et a commencèrent à cibler systématiquement les Boba - se rendant de maison en maison, et tuant des gens et incendiant des maisons tout au long du chemin. Finalement, selon la population locale que nous avons interrogés, les insurgés commencèrent à cibler toutes les populations locales qui tentaient d'échapper à la violence.

les gens s'inondèrent au bord du fleuve Oubangui pour tenter de s'échapper de l'autre côté pour leur sécurité. Nous avons rencontré des femmes déplacées qui nous ont dit que leurs enfants et maris avaient été tués dans les violences, ou ils s' étaient séparés et ne savait pas où étaient les membres de leur famille.
D'après ce que nous avons appris, les insurgés ont affirmé qu'ils se sont retirés du centre de Dongo de leur propre gré le 7 Novembre 2009, après avoir accompli leur objectif qui était de chasser les Boba. Ils furent remplacés par la force d'intervention rapide de la police nationale et un petit peloton de Casques bleus ghanéens de la MONUC. Néanmoins, après le depart du commandant de la police vers Gemena pour le réapprovisionnement de vivres, les troupes d' Udjani décida d'attaquer le centre de Dongo pour la deuxième fois dans la nuit du 28 Novembre.
Lorsqu' un hélicoptère de la MONUC chercha à atterir le lendemain matin, les insurgés tentèrent de l'abattre et blessèrent cinq militaires et personnel civil de la MONUC, qui seront ensuite transférés à Impfondo en République du Congo pour un traitement médical.
Après avoir expulsé les Ghanéens et dérober un grand transporteur de troupes blindé (TTB), Udjani et ses bailleurs de fonds commencèrent à croire qu' ils pourraient éventuellement conquerir Kinshasa.

Q: Comment les FARDC agirent -elles lorsqu'elles ont été déployées pour réprimer la rébellion?

Steve: Après qu' Udjani ait chassé les forces de la police nationale (Police d'intervention rapide - PIR) de Dongo pour la deuxième fois, les insurgés se dirigèrent vers Gemena au début du mois de Décembre. Les premières unités des FARDC à être déployés sur le terrain fut la 10e Brigade venant de Kisangani . Ayant subi deux défaites consécutives aux mains des troupes d' Udjani, qui utilisaient maintenant le TTB de la MONUC qu'ils avaient saisi des mains des Ghanéens dans le centre de Dongo, la 10e Brigade se comporta un peu comme les unités des FARDC à l'Est. A Bozene, nous avons appris des comptes de viols et de pillages par cette unité sur le trajet de la ligne de front
Pendant ce temps, la MONUC était entrain de faire survoler en hélicoptère la Brigade Commando, qui avait reçu une formation avec les Belges à Kindu. Cette brigade infligea une defaite retentissante aux insurgés Enyele et aussi à la résistance de la population autour de Ngabaka Gemena (dont Jean-Pierre Bemba est membre) . Ils les repousserent vers leur village où le conflit de la pêche avait initiallement commencé. Le 1er Janvier 2010, il fut rapporté que plus de 150 insurgés furent tués par les commandos formés par les Belges.

L'armée congolaise a déclaré avoir généralement respecté la population civile tout au long de leur déploiement dans ces régions, leur seule bavure étant les abus commis par la 10e Brigade,. Néanmoins, nous avons appris que les villages des Lobala furent brûlés sur l'axe entre Dongo et Enyele. Il eut aussi les opérations consistant à forcer les personnes déplacées à rentrer chez eux , connues sous le nom «escorte».

A suivre...


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