Interview exclusive avec les représentants du HCR sur la crise de Dongo: Qui est Udjani?



Ce qui suit est une interview avec les représentants du HCR (Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés) Camilla Olson (avocat) et Steve Hege (consultant) sur la crise de Dongo

Q: Pouvez-vous nous donner un bref historique de la dynamique locale du conflit? Combien de temps y a t-il eu des tensions entre les Boba et les Lobala? Quels sont les principaux sujets de discorde?

Camilla: Un petit mot sur le contexte politique: le secteur Dongo est divisé en six groupements, presque tous étant sous la direction coutumier de la tribu des Lobala. Le Boba proviennent du secteur Bomboma au sud-ouest de l'Lobala, mais, parce qu'ils n'ont pas accès à la rivière et ont toujours eu plus de possibilités d'étudier, ils sont parvenus progressivement à prendre d'importantes positions administratives et commerciales dans le centre de Dongo, la capitale du secteur.
Les candidats Boba ont également cherché à gagner le poste politique clé du chef de secteur, qui, en vertu du droit coutumier doit aller aux Lobala, mais dans le cadre du système électoral actuel, n'importe qui peut se présenter aux élections. Les Lobala viennent de remporter de justesse le poste de chef de secteur.

En raison de la domination croissante de Boba dans le centre de Dongo et les régions avoisinantes, les Lobala se sont sentis de plus en plus marginalisés, et ont cherché avec le récent conflit à exprimer leurs frustrations par la force militaire.

Q: Si je comprends bien, le conflit actuel n'a pas éclaté entre les Boba et Lobala, mais entre deux sous-groupes de la communauté Lobala, le Enyele et le Manzaya. Pouvez-vous expliquer la cause du conflit entre ces deux groupes et la façon dont il est lié à à l'ensemble du conflit entre les Boba et Lobala?

Camille: C'est vrai que l'immense conflit entre les Boba et Lobala a d'abord été provoqué par des tensions localisées entre deux groupes ethniques, les Enyele et le Manzaya. Les Enyele et Manzaya sont à la fois Lobala. Leurs peines remontent aux années 1940 et se centralise autour de l'accès aux étangs de pêche, qui appartenait initialement aux Enyele. À l'époque, un certain nombre d'accords ont été conclus dans lesquels le Manzaya seraient autorisés à pêcher en collaboration avec le Enyele. En échange, les Manzaya assureraient la sécurité des étangs car ils étaient connues comme des chasseurs féroces. Au fil des ans, le Manzaya rompirent ce pacte à de nombreuses reprises en surexploitant les étangs sans en informer le Enyele.

La situation atteint son paroxysme en 2007 quand un homme Manzaya fut capturé en train de pêcher illégalement sur le territoire Enyele. Par conséquence, lui et sa femme Boba, furent battus par la population Enyele. Lorsque finallement les indemnités finalement furent payées aux Manzaya, les dirigeants de la communauté, y compris le père de la femme Boba, estimèrent qu'elles étaient insuffisantes. En conséquence, les Manzaya prirent le contrôle des étangs et empêchèrent les Enyele de pêcher durant les deux prochaines années. Cela conduit à de violents affrontements entre les deux groupes, la plus spectaculaire en Juillet 2009, le déplacement de tout le village et l'incendie de centaines de maisons des Manzaya par les Enyele

Le Manzaya, qui sont aussi Lobala, ont des liens historiques avec les Boba - et quand leur population fut déplacée en raison de la violence exercée contre eux par les Enyele en 2009, ils fuirent vers les zone contrôlées par les Boba en Equateur. Cette connexion avec les Boba est le principe en vertu duquel les politiciens et hommes d'affaires Lobala commencèrent à soutenir l'insurrection contre les Manzaya pour créer une plus grande plate-forme de défense des droits de Lobala contre les Boba, et répondre à leurs doléances grandissantes

Q: Qui est Udjani et comment est-il devenu le leader des rebelles Enyele?

Steve: Après plus d'un an et demi sans avoir accès à leurs propres étangs de pêche, en Février 2009, les Enyele tentèrent de négocier avec les Manzaya. Malgré onze heures de discussions, ces derniers refusèrent finalement de céder tout accès aux étangs.
En conséquence, les Enyele furent appel au sorcier le plus célèbre («féticheur») dans la région sous le nom de Ibrahim Mangbama. Ibrahim Mangbama aurait souvent effectué des rites spéciaux pour l'ancien président Mobutu. Lorsque l'AFDL de Laurent Kabila déposa son client privilégié en 1997, Ibrahim Mangbama fui du côté de la rivière vers la République du Congo. Les Enyele espéraient qu'il allait performer des cérémonies magiques qui leurs donneraient la force physique de vaincre les farouche Manzaya. Comme Ibrahim Mangbama avait formé son fils Udjani, il décida de l'envoyer à sa place enfin de commencer à former les jeunes Enyele dans les pratiques traditionnelles à l'encontre des Manzaya. Au mois de Juillet, il fut rapporté qu' Udjani avait déjà formé plus de 350 jeunes hommes Enyele. Toutes les informations que nous avons réunis semblent indiquer qu' d'Udjani n' avait pas d'autres ambitions en dehors d'aider simplement les Enyele à reprendre les étangs de pêche des mains des Manzaya.



Quel rôle ont joué les hommes politiques nationaux et des officiers militaires dans la création de l'insurrection?

Steve: À la lumière de leur net succès, à reprendre les étangs de pêche sous la direction de Udjani, des notables Lobala à travers la RDC et dans la diaspora à lui rejoignirent en appuyant ses forces dans l'espoir de créer une plus large plate-forme pour défendre leurs intérêts socio-économiques et leur marginalisation politique en faveur des Boba. En outre, un certain nombre d'officiers des FARDC prirent congé et venirent se joindre aux rebelles en passant par la République du Congo . Il fut rapporté qu'un capitaine avait notamment veuillé à la formation militaire des insurgés Enyele.
Il semblerait que les député
national Léon Botoko et provincial Oscar Molambo sont parmi ceux qui soutiennent les insurgés. Un démobilisés insurgés, qui prétendait avoir été chauffeur d' Udjani, nous a dit que les politiciens Lobala ont cherché à créer un lien entre l'insurrection et la force de sécurité de Jean-Pierre Bemba qui veuillait sur son vaste territoire à Gemena depuis les violences d'après-élections à Kinshasa en 2006. Botoko avait contacter
le capitaine responsable de l'unité et ils auraient accepté de se joindre aux insurgés une fois qu'ils auront atteint Gemena.
Edo Nyabotabe était Le chef de secteur à Dongo au cours de la violence initiale entre les Enyele et Manzaya. Il fut suspendu de ses fonctions au début de Septembre pour avoir été en faveur des Enyele. Ce fut une erreur critique de la part du gouvernement car non seulement Edo rejoignit l'insurrection d'Udjani, mais sa suspension servi à stimuler une plus grande crainte que les Boba allait bientôt prendre le poste-clé de chef de secteur occupé jusque là par les Lobala.
Pendant ce temps Udjani se fit surnommer "Nkunda II," reflétant l'espoir des dirigeants Lobala dont il avait l'appui que son mouvement armé allait fournir une plate-forme plus forte que le CNDP dans le but de forcer des concessions politiques avec Kinshasa.

Q: Quel rôle a joué la présence d'armes dans la représentation des ex-combattants de l'Équateur mécontents?
Steve: On estime que les armes que les insurgés employaient provenaient de multiples sources: a) celles dont les Manzaya utilisaient pour la chasse, b) celles confisquées à la police, c) celles dont les officiers FARDC Lobala ont apporté avec eux, d) celles qui ont été recueillies de caches d'armes dans le secteur du MLC Dongo par le chef de secteur Edo.

Tout au long de secteur Dongo, il y eut de nombreux soldats démobilisés de MLC qui n'avaient jamais reçu aucune aide financière de la part de CONADER, Progamme national de démobilisation, pour leur réinsertion dans l'armée nationale. Plus de 400 de ces ex-MLC commencèrent à s'inscrire au service d'Udjani, un grand nombre d'entre eux reçurent des paiements. Ironiquement, après cela la CONADER dépérit suite à l'incompétence et la corruption de ses agents, l'un de ses anciens membres du personnel fut nommé nouveau chef de secteur à Dongo, afin de diriger les efforts de réconciliation du gouvernement entre les Lobala et Boba.

Q: Le conflit s'escalada ensuite entre Octobre 21 et 28, 2009. Que s'est-il passé?

Camilla: Puisque le centre Dongo était devenu le centre des frustrations des Lobala avec de plus en plus de contrôle des Boba, il est logique que c'est là qu' Udjani aurait prevu sa première attaque majeure.

La nuit précédant l'attaque, le chef de secteur intérimaire reçu une liste de noms des personnes qui seraient ciblés - ceci incluait les politiciens Boba qui avaient l'intention de briguer le poste de chef de secteur dans les prochaines élections locales.

Tôt dans la matinée, les forces d'Udjani arrivèrent au centre de Dongo et a commencèrent à cibler systématiquement les Boba - se rendant de maison en maison, et tuant des gens et incendiant des maisons tout au long du chemin. Finalement, selon la population locale que nous avons interrogés, les insurgés commencèrent à cibler toutes les populations locales qui tentaient d'échapper à la violence.

les gens s'inondèrent au bord du fleuve Oubangui pour tenter de s'échapper de l'autre côté pour leur sécurité. Nous avons rencontré des femmes déplacées qui nous ont dit que leurs enfants et maris avaient été tués dans les violences, ou ils s' étaient séparés et ne savait pas où étaient les membres de leur famille.
D'après ce que nous avons appris, les insurgés ont affirmé qu'ils se sont retirés du centre de Dongo de leur propre gré le 7 Novembre 2009, après avoir accompli leur objectif qui était de chasser les Boba. Ils furent remplacés par la force d'intervention rapide de la police nationale et un petit peloton de Casques bleus ghanéens de la MONUC. Néanmoins, après le depart du commandant de la police vers Gemena pour le réapprovisionnement de vivres, les troupes d' Udjani décida d'attaquer le centre de Dongo pour la deuxième fois dans la nuit du 28 Novembre.
Lorsqu' un hélicoptère de la MONUC chercha à atterir le lendemain matin, les insurgés tentèrent de l'abattre et blessèrent cinq militaires et personnel civil de la MONUC, qui seront ensuite transférés à Impfondo en République du Congo pour un traitement médical.
Après avoir expulsé les Ghanéens et dérober un grand transporteur de troupes blindé (TTB), Udjani et ses bailleurs de fonds commencèrent à croire qu' ils pourraient éventuellement conquerir Kinshasa.

Q: Comment les FARDC agirent -elles lorsqu'elles ont été déployées pour réprimer la rébellion?

Steve: Après qu' Udjani ait chassé les forces de la police nationale (Police d'intervention rapide - PIR) de Dongo pour la deuxième fois, les insurgés se dirigèrent vers Gemena au début du mois de Décembre. Les premières unités des FARDC à être déployés sur le terrain fut la 10e Brigade venant de Kisangani . Ayant subi deux défaites consécutives aux mains des troupes d' Udjani, qui utilisaient maintenant le TTB de la MONUC qu'ils avaient saisi des mains des Ghanéens dans le centre de Dongo, la 10e Brigade se comporta un peu comme les unités des FARDC à l'Est. A Bozene, nous avons appris des comptes de viols et de pillages par cette unité sur le trajet de la ligne de front
Pendant ce temps, la MONUC était entrain de faire survoler en hélicoptère la Brigade Commando, qui avait reçu une formation avec les Belges à Kindu. Cette brigade infligea une defaite retentissante aux insurgés Enyele et aussi à la résistance de la population autour de Ngabaka Gemena (dont Jean-Pierre Bemba est membre) . Ils les repousserent vers leur village où le conflit de la pêche avait initiallement commencé. Le 1er Janvier 2010, il fut rapporté que plus de 150 insurgés furent tués par les commandos formés par les Belges.

L'armée congolaise a déclaré avoir généralement respecté la population civile tout au long de leur déploiement dans ces régions, leur seule bavure étant les abus commis par la 10e Brigade,. Néanmoins, nous avons appris que les villages des Lobala furent brûlés sur l'axe entre Dongo et Enyele. Il eut aussi les opérations consistant à forcer les personnes déplacées à rentrer chez eux , connues sous le nom «escorte».

A suivre...


Les cinq causes présumées du conflit en RD Congo

1. Le conflit a pour cause les minéraux?

Pas tout à fait. La guerre a commencé en 1996, avec trois causes principales: l'effondrement de l'Etat zaïrois, après 32 années de mauvaise gestion, les retombées du génocide rwandais avec un million de réfugiés (y compris les auteurs du génocide) sur le sol congolais, et des conflits locaux sur les terres, la citoyenneté et le pouvoir. Il y avait beaucoup d'argent généré à partir de l'exploitation de l'étain et le pillage des stocks d'or dans les Kivus en 1996 /7,et certaines multinationales (Lundin, l'AMF, De Beers) ont conclu des accords avec les rebelles avant qu'ils n'arrivent à Kinshasa, mais il y a peu d'indication que ceci était une motivation principale à commencer une guerre.

Une participation plus importante dans les minéraux du commerce a commencé avec le boom du coltan de 1999-2001. Le commerce de minéraux est maitenant le plus important générateur d'argent dans le Kivusm, et puis de nombreux groupes armés, y compris l'armée congolaise, taxent lourdement les échanges de minéraux pour faire fortune. Mais ils se sont aussi faits de l'argent à partir du charbon de bois(un commerce qui genere 30 millions de dollars autour de Goma seul),le carburant(le principal produit importateur) et d'autres commerces.

En outre, il existe de nombreux secteurs où il y a la présence des groupes rebelles, mais peu de minéraux - par exemple, la Lord's Resistance Army, qui ont massacré plus de 300 personnes en Décembre, ne semble pas exploiter le commerce des minerais. CNDP de Laurent Nkunda, peut-être la plus forte des milices dans la région jusqu'en 2009, controlait seulement une mine, même si ils avaient des intérêts dans de nombreuses sociétés de négoce à Goma pour lesquelles ils ont fourni de protection ..

Alors oui, l'exploitation minière est un élément clé dans le conflit et a servi à prolonger la lutte et à motiver quelques-uns des acteurs. Mais la violence est le résultat de beaucoup de choses et la justifier seulement par l'exploitation minière serait simpliste.

2. Le coltan, un ingrédient clé pour les téléphones cellulaires, est le principal minéral négociés au Congo?

Pas évident. Le coltan contient du tantale, qui est un ingrédient crucial pour les téléphones cellulaires. les exportations de coltan ont atteint un sommet en 2000 en raison du bouillonnement sur le marché, mais se sont effondrées et peu de coltan a été exporté entre 2002-2007. L'étain est toujours roi: En 2009, selon les chiffres du gouvernement congolais, 520 tonnes de coltan ont été exportés à partir du Kivu et l'étain près de vingt fois plus.

[Note: Beaucoup de coltan ont été exportés en le faisant passer pour l'étain (c'est deux fois plus de valeur, de sorte que c'est moins cher de l'exporter en le faisant passer pour l'étain), nous n'avons pas de chiffres très précis. En outre, le prix du coltan a récemment augmenté suite à la suspension d'opérations de plusieurs grandes mines à travers le monde.]

Il est également important de noter que plus de 80% du tantale dans le monde vient de l'Australie, le Brésil et le Canada, selon une enquête de US Geological.

3. Les FDLR se compose des Interahamwe et des ex-FAR qui ont réalisé le génocide de 1994?

Ce n'est pas certain, même si c'est ce que le gouvernement rwandais et même certains diplomates avancent. Le FDLR a été créé en 2000, et plusieurs de ses commandants faisaient partie des Forces Armées Rwandaises (FAR), l'armée de Juvénal Habyarimana qui était défaite pendant le génocide. L'ex commandant des FDLR nous a raconté que, il y a plusieurs années, presque tous les officiers au dessus du grade de capitaine étaient dans le FAR. Mais cela ne veut pas dire qu'ils ont participé au génocide - certaines unités, telles que la garde présidentielle, ont orchestré les massacres, tandis que d'autres n'ont pas pris part.

En ce qui concerne les Interahamwe, qui sait. Ce que nous savons, c'est qu'un grand nombre est constitué de troupes des FDLR (peut-être plus de 50%)au dessous de 30 ans, qui auraientt pu avoir 14 ans au moment du génocide - ils pourraient y avoir participé, mais la plupart d'études (Scott Strauss, par exemple), trouve que très peu d'auteurs du génocide étaient âgés de moins de 14 ans, alors peut-être 20% ont entre 15-20 ans. Cela signifie que jusqu'à la moitié des FDLR ne sont probablement pas génocidaires, même si l'idéologie raciste anti-Tutsi est très vivante au sein du mouvement.

4. Le CNDP est une milice tutsi?

En quelque sorte. Le CNDP a été (en théorie, ils n'existent plus, même si ils conservent leur structure de commandement) dirigé principalement par des officiers tutsis et soutenu principalement par la communauté tutsie. Ils avaient seulement environ un à cinq commandants non-tutsi sur le terrain au grade de major. Mais la majorité des fantassins étaient non-tutsi, y compris un grand nombre de paysans hutus congolais et des membres de la communauté Nande et Hunde, dont certains ont été recrutés de force.

5. La mission de l'ONU n'a pas réussi à protéger les civils dans les zones de conflit?

C'est assez juste. Mais "la protection des civils en danger imminent», qui est la raison de leur mandat, est plus facile à dire qu'à faire. La MONUC fera une découverte sur le massacre quelques jours après que celui-ci a eu lieu puis survolera des centaines de kilomètres pour «observer des cadavres», c'est ça en réalité le but de leur mandat comme le pensent certains congolais. La MONUC a trop peu de soldats, ils ne sont pas intégrés avec leurs homologues congolais, et le pays est trop grand.

Le fait est que si vous attendez jusqu'à ce que le danger soit imminent, il sera probablement trop tard pour intervenir. Même si vous êtes assez près (ce qui est rare),intervenir signifie prendre partie dans le conflit, ce que l'ONU est réticente à faire. La preuve est le massacre de Kiwanja CNDP, qui a eu lieu sous leur nez en 2008, et le massacre du RCD à Kisangani en mai 2002 - dans les deux cas, la MONUC a été à portée de voix du massacre.

Une meilleure protection des civils est de dissuader la violence, ne pas intervenir quand il est trop tard. La MONUC a un record intermittent en ce qui concerne la dissuasion: ils ont empêché le CNDP de prendre Goma en 2006, tuant jusqu'à 500 soldats du CNDP, mais ils ont permis au CNDP de prendre Bukavu en 2004 et n'ont pas réussi à démilitariser Kinshasa pour prévenir la violence post-électorale en 2007.

Les séquelles de l'attaque de Mbandaka

Un calme précaire a été rétabli à Mbandaka, la capitale de la province de l’Equateur, au nord ouest du Congo. Selon une résidente, interrogée par téléphone, les forces gouvernementales avaient repris l’aéroport, mais des coups de feu continuaient à retentir dans la ville où les habitants ont passé le week end de Pâques terrés chez eux. L’attaque a commencé le dimanche de Pâques en fin de matinée : plusieurs dizaines d’hommes, très bien armés, ont débarqué au « beach » de Mbandaka après avoir arraisonné, plus haut sur le fleuve un bateau-pousseur appartenant à une société forestière. Dès leur arrivée, les assaillants se sont scindés en trois groupes, se dirigeant vers l’Assemblée nationale, vers la résidence du gouverneur (lequel se trouvait à Kinshasa) et vers l’aéroport dont ils se sont emparés en moins d’une heure. Deux Casques bleus de la Mission de Nations unies au Congo ont été tués durant cette attaque éclair et dans un premier temps, les forces gouvernementales se sont débandées.

Ce n’est qu’en fin d’après midi qu’avec l’aide de la MONUC l’aéroport a été repris et que plusieurs insurgés ont été tués ou capturés. Les premières sources faisaient état d’une nouvelle révolte de la tribu Enyele, qui avait déjà engagé des combats pour la récupération de ses droits sur des étangs poissonneux et dont l’insurrection avait été matée d’une main de fer par la 321eme brigade, formée par les Belges (celle là même que le ministre De Crem envisageait d’inviter à Bruxelles le 21 juillet…)Au vu des méthodes utilisées par les assaillants, disciplinés et organisés, au vu surtout des équipements dont ils disposaient (armes lourdes, matériel de communication dont téléphones satellites thurayas adaptés aux combats en forêt) la thèse d’une révolte de simples pêcheurs a rapidement été abandonnée : en réalité, la capitale de l’Equateur a été attaquée par des militaires formés, professionnels et bien équipés, qui disposaient sans doute de complicités locales et d’appuis extérieurs.

Dans la province de l’Equateur en effet, le malaise est évident depuis que le gouverneur Makila, issu du MLC (Mouvement pour la libération du Congo) de Jean-Pierre Bemba a été démis pour cause de corruption et remplacé par Jean-Claude Baende, proche de la majorité présidentielle. Cette mesure a fortement mécontenté les ressortissants de la province, qui avaient voté pour Jean-Pierre Bemba et demeurent fidèles au souvenir du président Mobutu. Ce qui donne à penser que parmi les insurgés, s’il y avait sans doute des membres de la tribu Enyele, il y avait plus sûrement encore des anciens membres de la Division spéciale présidentielle, la garde personnelle du président Mobutu, une unité d’élite dont de nombreux membres ont soit été enrôlés dans les troupes de Bemba ou se sont repliés dans les pays voisins, le Congo Brazzaville et la Centrafrique. Dans le cas présent, les assaillants pourraient être venus de Centrafrique et avoir disposé de caches d’armes dissimulées dans la ville.

A Kinshasa la situation est prise très au sérieux et nul ne se hasarde plus à évoquer une révolte purement locale : il est question d’appuis extérieurs dont le mouvement bénéficierait dans les pays voisins, mais aussi en Europe (en Grande Bretagne, au Luxembourg, en Belgique) et l’on craint, d’ici le 30 juin prochain, d’autres tentatives de déstabilisation soigneusement planifiées. La tension actuelle est également avivée par les craintes exprimées par l’opposition politique, qui redoute un report des élections prévues pour 2011 et une modification de la Constitution adoptée en 2006.
Faut-il souligner aussi que cette attaque sur Mbandaka, qui a été déjouée grâce à l’intervention de la MONUC démontre, si besoin en était, que la demande de départ des Casques bleus, formulée par les autorités, est peut-être prématurée.

Le Conseil de sécurité des Nations-unis porte atteinte à la constitution d'un groupe d'experts de l'ONU en RD Congo



Un précédent inquiétant est entrain de s'établi dans le Conseil de sécurité des Nations unies en ce qui concerne les groupes d'experts des Nations Unies. Pour rappel, ces panneaux ont été un outil clé dans l'arsenal de la communauté internationale pour régler les conflits. Ils permettent au Conseil de sécurité d'identifier les pilleurs et d'imposer des sanctions objectives. Peut-être plus utilement, elles exposent les affaires mafieuses et les réseaux politiques qui contribuent à la poursuite du conflit. Dans le cas du Congo, ils ont aidé à identifier les opérateurs miniers, des fonctionnaires et hommes d'affaires étrangers qui profitent du conflit. Ils ont rempli une fonction similaire en Somalie, au Libéria et au Soudan.

Le dernier panneau du Congo a soumis son rapport en Novembre 2009. Un nouveau panneau a été nommé au début de cette année, dirigée par le Canadien Phil Lancaster. Toutefois, lorsque Nick Vysny, un défenseur des droits de Colombie, a été mis en avant de rejoindre l'équipe de l'expert régional, il a été bloqué par la délégation chinoise à l'ONU. Chacun des quinze membres du Conseil peut en principe bloquer une nomination, mais cela est rarement utilisé lors de la désignation des membres des groupes d'experts. La seule autre fois où on se souvient, c'est quand la délégation russe s'est opposée à la nomination de Johan Peleman au panneau de la Somalie il y a quelques années en raison de son enquête sur le marchand d'armes russe Viktor Bout. Cette fois, cependant, le gouvernement congolais s'est opposé avec véhémence à Nick, au seul motif d'avoir déjà travaillé pour Human Rights Watch. Les Congolais ont exprimé leurs réserves aux chinois, qui se sont ensuite opposés à sa nomination.

L'opposition chinoise n'a pas été catégorique. Ils ont probablement pu être influencé, surtout si les États-Unis, Royaume-Uni et la France avait vraiment poussé. Mais ils n'ont pas. Les Américains ont été impliqués dans des querelles différents avec les Chinois sur le commerce, le dalaï-lama, l'environnement et l'Iran. Il semble donc que soit ils ne veulent pas dépenser leur capital politique sur une question marginale comme le Congo ou ils ne se sont pas tout simplement pas souciés. dans tout le cas, Nick a été bloqué de prendre part.

Pourquoi les congolais ont ressenti tellement Nick? Ce n'était pas personnel- C'était à cause de son affiliation avec Human Rights Watch, pour laquelle il avait travaillé depuis plusieurs années à Goma. Les Congolais ont été sur un sentier de la guerre avec HRW depuis la publication de leur rapport «Nous vous écraserons», en Novembre 2008. En particulier, Kabila était irrité par la suggestion selon laquelle il était personnellement responsable d'avoir ordonné l'assassinat de membres de Bundu Dia Kongo au Bas-Congo en Mars 2008, une accusation qui, en théorie, pourrait s'élever à des accusations de crimes contre l'humanité.

Tout cela n'a pas beaucoup de sens et il définit un mauvais précédent pour l'avenir des groupes d'experts. Le fait que les Chinois peuvent bloquer un enquêteur avec pour raison son travail précédent pour une organisation reconnue comme Human Rights Watch n'est pas bon. Il pourrait porter atteinte à un outil clé de la paix.

Le coup de la faction Iranienne de la CIA expose l'agenda Américano-Britannique

Au cours des 18 derniers mois, Nous avons soutenu que la faction dominante de l'impérialisme US-UK avait radicalement enlevé l'accent sur toute attaque contre l'Iran, et avait plutôt l'intention d'utiliser l'Iran comme un proxy ou une marionnette kamikaze dans le Brzezinski-Soros-Nye-Obama plan pour un règlement de comptes apocalyptique avec la Russie et la Chine, dans l'espoir désespéré d'obtenir un autre siècle de domination du monde de Wall Street(USA) et la City de Londres(UK). Ce thème figure en bonne place dans les livres sur le sujet, Obama le coup postmoderne - La création d'une Candiate Mandchourie (2008) et Barack H. Obama: La Biographie non autorisée (2008). Cet argument a été étayée par des références à la feuille de route Brzezinski-Huntington-Soros dans l'armement et la construction de l'Iran comme un proxy régional pour les États-Unis et les Britanniques, comme on le voit dans les livraisons d'armes par l'Iran au régime de Khomeiny (procédé au cours des années Carter sous Brzezinski et son garçon de bureau, l'actuel patron du Pentagone Robert Gates), et la guerre Iran-Irak, lorsque l'Iran a agi comme substitut de premier plan contre le principal état arabe de cet époque . La stratégie actuelle américano-britannique s'appuie sur les considérable latentes hostiités contre la Russie dans la population iranienne, due à des causes telles que l'occupation soviétique au nord de l'Iran au cours de la Seconde Guerre mondiale, les conflits sur la primauté de la richesse en pétrole de la mer Caspienne, et les plaintes par l'Iran au sujet de la gestion russe du réacteur nucléaire de Bushehr.

Actuellement, la CIA, MI6 et leurs alliés tentent de renverser le gouvernement Achmadinejad dans un coup classique du pouvoir populaire, la révolution colorée, ou coup d'état postmoderne, en utilisant une bande de mécontents regroupés autour de la sanglante main Mousavi, les corrompus ayatollah Rafsandjani, et les clercs ignorants de Qom, y compris le grand ayatollah Montazeri. Dans la prière du vendredi à Téhéran, la plus récente, la faction Moussavi-Rafsandjani a renoncé à son masque en public avec empressement et embrassant leur rôle de kamikaze dans le plan de match leur attribué par la CIA: celle d'une pointe de lance contre la Russie et la Chine. La vraie nature de cette faction est actuellement exposée.

Alors que la faction pro-Achmadinejad scandaient le valereux(et même cliché)slogan "mort à l'Amérique", les partisans de Moussavi répliqué avec "Mort à la Russie" et "mort à la Chine."
Ce doit être comprise comme une épiphanie stratégique de la plus haute importance. Les partisans Iraniens de la CIA detestent le président russe Medvedev pour le soutien apporté à Achmadinejad à la hauteur de la crise post-électorale lorsque le dirigeant iranien a été chaleureusement accueilli lors d'une conférence de l'Oragnization de coopération de Shanghai, le contrepoids principal de l'OTAN. La faction iranienne de la CIA a également éprouvé son indignation sur les mesures chinoises de rétablir l'ordre dans la province de Sinkiang après les récents meurtres des Chinois commis par les Ouïghours - même si ces émeutes sanglantes ont été inspirés par la Conférence de Rebiya Kadeer mondial ouïghour, financé par l'argent du gouvernement américain et basée à Fairfax, Virginie, États-Unis. Obama avait manifesté son soutien pour les Ouïgours en libérant les Ouïghours de Guantanamo et leur établissant confortablement dans les retranchements de Bermudes et de Palaos.

Avec leurs chants, les amis iraniens de la CIA ne laissent aucun doute qu'ils sont plus que prêts à livrer des batailles sur le compte de la coalition Américano-Britannique contre la Russie et la Chine - en coupant du pétrole à la Chine, ou en faisant plus de difficulté à travers la mer Caspienne à la Russie, etc

le temps de Mousavi comme Premier ministre iranien (1981-1989) couvre la plupart de la guerre sanglante et vaine Iran-Irak, quand les mollahs organisaient la vague des attentats suicides des enfants iraniens contre les lignes fortifiées irakiennes, conduisant à une hécatombe.
Les Iraniens doivent maintenant se demander si ils veulent vraiment faire du bénévolat une fois de plus comme des pions et la chair à canon pour le jeu Anglo-Américain des Grands, à la demande de Mousavi et de Rafsandjani. Cette fois-ci, en fonction de leurs slogans, ils vont se battre non pas avec l'Irak, mais avec les puissances nucléaires de la Russie et la Chine - un cours qui menace l'anéantissement national pour l'Iran.

Soi-disant pour cause d’insécurité, Coup de théâtre : Oxfam quitte Mbandaka

L’attaque des Enyele le 4 avril dernier serait la cause de la suspension des activités de Oxfam. Pour les observateurs avertis, Oxfam cache beaucoup de choses. * Alan Doss, représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Rdc met en garde contre un retrait précipité de la Monuc. Pour justifier cela, il a cité les, derniers affrontements de Dongo et de Mbandaka. *Pour lui, avant le retrait de la Monuc, les institutions de la Rdc doivent être « autonomisées » et renforcées afin de faire ce que fait la Monuc dans ce pays.

Pendant qu’en dépit de l’attaque du 4 avril dernier, OCHA dans son dernier rapport ne signale pas une situation humanitaire particulière dans la ville de Mbandaka, la nouvelle de la suspension des activités de l’Ong britannique, Oxfam pour raison d’insécurité étonne plus d’une personne. Pour le responsable de cette Ong, britannique Oxfam, son Ong a suspendu ses activités à Mbandaka à cause de l’insécurité grandissante dans le chef-lieu de la province de l’Equateur. C’est une suspension temporaire jusqu’à ce qu’après évaluation, l’Ong juge de l’opportunité de reprendre ses activités. Par conséquent, aucune date précise n’est envisagée pour la reprise des activités de cette Ong britannique. Généralement, lorsqu’une Ong décide de suspendre ses activités sur une partie du territoire, elle évoque des raisons précises. Généralement, il s’agit des attaques ciblées ou un certain climat d’hostilité de la population ou des autorités locales vis-à-vis de cette Ong. Jusque-là, personne n’a connaissance de la menace qui pèserait sur le personnel de Oxfam dans la ville de Mbandaka.

Curieusement, à entendre Roland Victor, responsable national de cette Ong en Rdc, la mesure de suspension est consécutive à l’insécurité provoquée le 4 avril dernier à la suite de l’attaque armée de prétendus Enyele. C’est léger comme raison pour justifier la suspension des activités au moment où tout le monde est d’avis que la sécurité est revenue et la population de Mbandaka vaque à ses occupations. Lorsqu’on on connaît la vocation de Oxfam, on estime que c’est pendant ce temps que cette population a besoin de l’accompagnement de cette Ong. Oxfam, selon toujours les explications de son directeur national, comptait à Mbandaka plus d’une dizaine d’agents, plus précisément 14. Il n’est resté en poste que cinq agents avec mission de protéger les équipements. Les autres ont purement et simplement été forcés d’aller en congé, d’autres encore mutés ailleurs. Cette grave mesure est prise avec une certaine légèreté. Si tel n’est pas le cas, c’est que les dirigeants de Oxfam ont des raisons plus importantes qu’ils n’ont pas voulu exprimer. Soit que cette Ong craint pour l’avenir, c’est-à-dire, par exemple une prochaine attaque autrement plus importante. Sinon, on ne comprend pas que cette Ong ait décidé de quitter Mbandaka pour une attaque passée et qui, dans l’histoire des guerres en Rdc, est l’une des plus rapidement mâtées.

Dans une autre opinion qui n’a pas souvent à se tromper, la suspension des activités de Oxfam est de nature à servir la théorie du chaos qui aurait pour entre autre conséquence – si pas la plus importante – le maintien des casques bleus sur toute t’étendue du territoire congolais. Ce fait n’est pas le seul. Au moment où la Monuc et le gouvernement semblaient être d’accord que les forces de l’Onu ne se concentrent que dans des zones réellement touchées par le conflit, à savoir l’Est de la Rdc, le chef de la Monuc, Alan Doss, représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Rdc, profitant de son séjour à New York, a mis en garde contre un retrait précipité de la Monuc. Pour justifier ce qu’on peut appeler un volte-face, parce que le gouvernement et la Monuc n’ont jamais parlé de retrait précipité, il cite les derniers affrontements de Dongo et de Mbandaka.

Alan Doss, dans sa marche arrière, a énoncé la notion d’autonomisation des institutions nationales. Il estime également que ces institutions doivent être renforcées pour qu’elles soient en mesure de faire ce que fait la Monuc aujourd’hui dans ce pays (sic). C’est seulement après, estime-t-il, que la Monuc pourra partir. Donc, pour Alan Doss, le retrait progressif dans une reconfiguration aussi bien du mandat que de la mission de la Monuc, est une précipitation. Ce programme rappelle un certain Van Bilsen. Mais tel discours au moment où la Rdc célèbre 50 anas de son indépendance, c’est pire que tout ce qu’on a entendu de néocolonialiste dans ce pays. Quand les institutions de la Rdc seront-elles autonomisées et renforcées, par qui ? Comme quelqu’un qui est interpellé par sa conscience, alors que personne ne lui a demandé davantage d’explications, Alan Doss a dit comprendre le souci de souveraineté du gouvernement congolais, mais il estime la capacité logistique que la Monuc doit apporter à ce pays est seule à améliorer la protection civile. Curieusement, lorsque le gouvernement rappelle à la Monuc des manquements à la protection civile, la Monuc renvoie la balle au gouvernement qui aurait mission de protéger ses citoyens.

Oxfam n’est pas n’importe quoi ?

Cette Ong internationale n’est pas une première venue au point de faire des valises à la suite d’une attaque éclair des Enyele. Créée en 1942 et connue à travers le monde entier pour son action humanitaire et son travail caritatif, Oxfam est une association humanitaire qui œuvre pour éradiquer la pauvreté et la souffrance dans le monde. Pour atteindre ses buts, Oxfam fait campagne dans le monde entier et va à la rencontre des chefs d’Etat afin de les sensibiliser aux problèmes actuels de notre planète et en vue de les inciter à faire ce qui est en leur pouvoir pour changer les choses.

Pour relancer le travail dans les pays en difficulté, Oxfam apporte par exemple une aide financière à la main-d’œuvre locale pour que celle-ci reprenne confiance en elle et puisse reprendre sa vie professionnelle en main, résoudre ses problèmes et se débrouiller sans l’aide de personne d’autre. Aussi, quand un pays, un Etat ou une région du monde est frappé par une catastrophe naturelle, Oxfam fait tout son possible pour sauver des vies, apporter l’aide médicale nécessaire sur place, apporter un soutien moral et protéger la population meurtrie.

Qui peut comprendre que telle Ong puisse détaler d’une ville apparemment tranquille après ce qu’elle a connu ? Personne ne peut prédire le pire pour Mbandaka, une ville qui a été épargnée même pendant la rébellion qui avait occupé la partie nord de la province de l’Equateur. Oxfam a des raisons qu’elle ne veut pas dire pour justifier sa défection de Mbandaka ou alors, cette Ong a posé ce geste pour soutenir une thèse, celle d’un pays qui ne peut rien sans la communauté internationale. Si la Monuc, après le plaidoyer de Alan Doss à New York, avait besoin d’un appui pour justifier la prolongation à l’infini de son mandat, elle est servie, bien servie par Oxfam.

Les cheveux fétiches

La mise à jour rapide sur les événements étranges qui se déroulent à Mbandaka. Comme vous le savez, un groupe de rebelles a attaqué l'aéroport de la ville, la capitale de la province de l'Equateur, le dimanche de Pâques. L'incident a été un exercice intéressant dans la façon dont les médias présentent le conflit.
Selon le gouvernement, sept soldats, trois policiers, trois employés de l'ONU, 21 rebelles et deux civils ont été tués dans la violence. Voici quelques-uns des titres des histoires de nouvelles:

*Les insurgés tuent les élèments des Nations unies pour le maintien de la paix lors d'une attaque au Nord du Congo (Reuters)
* Attaque RD Congo tue deux employés de l'ONU (BBC)
* Médecin Filipino meurt fuyant les attaques des rebelles au Congo (All headlines news)
* Pilote de brousse sud-africaine tués dans une attaque rebelle en RDC (Sunday Times)

Nous comprenons que c'est plus dignes d'intérêt quand un étranger meurt au Congo que quand des dizaines de Congolais meurent. De plus, certaines des histoires qui sortent plus tard par les mêmes agences parlent de la signification politique de ces attaques et le déplacement des Congolais.

Mais ceci était un tour d'événement

*Un espagnol saisi par les rebelles du Congo cherchant les fétiches de guerre

Par le New York Times! (Eh bien, Reuters, mais repris par le New York Times.) Quoi qu'il en soit, apparemment un pauvre médecin espagnol était en vacances sur le fleuve Congo (comme les gens font souvent) lorsqu'Ils ont croisé les rebelles. Qu'ont-ils fait? Ils ont enlevé notre homme, qui a ensuite été "complètement rasée par Ibrahim (chef rebelle) qui croit aux fétiches magiques faites avec des cheveux et des poils des Blancs." Est-ce vraiment dignes d'intérêt?

Cette histoire a dominé le cycle d'actualités pendant plusieurs jours jusqu'à ce jour, l'armée congolaise a annoncé qu'ils avaient sauvé le médecin dans un opération commando. Encore une fois, le New York Times (via Reuters) a rapporté l'histoire; voici le premier paragraphe:

l'armée congolaise, a annoncé mardi qu'il avait sauvé un médecin espagnol des rebelles qui l'avait tenu pendant près de deux semaines et auraientt rasé ses cheveux pour les fétiches de guerre.

C'est quoi cette histoire des cheveux!?! Vraiment, dans le premier paragraphe? Nous savons qu'aucune histoire vend comme des histoires des cheveux fétiches, mais vraiment?

l'importance d'être élégant





Directeur producteurs Cosima Spender et George Amponsah parlent de Papa Wemba et le culte de la sape.

BBC4: Comme votre documentaire montre, les membres de La Sape sont farouchement consacrée aux vêtements de marque. Pouvez-vous préciser l'importance symbolique de la haute couture pour les sapeurs?

George: La Sape a émergé du chaos qui a été le Congo sous le règne de Mobutu. C'était vraiment une façon de faire face à une société qui était en panne. Pour un jeune grandissant à cette époque, il n'y avait pas grand chose à quoi s'accrocher pour vous aider à vous sentir mieux dans votre peau. La politique était hors d'esprit, de sorte qu'on trouvait un grand nombre de religions du culte du cargo dans le Congo. La Sape est essentiellement l'un d'eux. L'aspect distinctif des sapeurs a également été une rébellion contre l'un des décrets dictatorial de Mobutu, qui était que chacun devait se vêtir d'un costume très classique, standard africains - l'abacost

Cosima: Les sapeurs à Paris et à Bruxelles utilisent ces symboles de statut social européen pour ne pas s'intégrer dans la société européenne, mais plutôt d' «être quelqu'un» dans leur pays, le Congo. C'est ce qui les sépare de la mode européenne. Ils ne sont pas tellement intéressés à prouver quoi que ce soit au monde extérieur(d'autres communautés) mais plutôt entre eux, dans leur propre communauté. Ces gens ont grandi avec aucun type de structure sociale sur laquelle s'appuyer. La Sape est un mini-État qui fournit ses propres couches sociales: le président, les ministres, les acolytes et ainsi de suite.

BCC4: À quel stade de la production avez-vous trouvé que Papa Wemba, le roi ou président de Sape, avait été arrêté pour trafic de clandestins vers l'Europe pour un bénéfice?

Cosima: Nous venions juste d'obtenir l'argent pour la production et ont été littéralement sur le point de commencer le tournage. Nous étions pétrifiés! Il a eu la chance que nous avions déjà passé deux ans à établir une relation avec lui car au moment où il sortait de prison, il ne voulait pas de journalistes autour de lui. Nous lui avons écrit en prison et avons parlé à son manager sur une base régulière de sorte qu'il nous ont fait confiance et je savais que nous n'étions pas renifler après un scandale, mais plutôt que nous voulions faire un documentaire en profondeur sur son art et sa position dans la communauté Congolaise.

BBC4: Cela a du vous donner l'occasion de voir de première main comment la prison l'avait changé. L'impression est qu'il se développe du prédicateur la religion de la sape au christianisme, ce qui modifie évidemment le sens de la Sape et votre film lui-même ..

George: Nous étions vraiment entrain de capturer un moment transitoire dans l'histoire de Papa Wemba et la Sape. Nous avions fixé dans nos têtes que nous faisions un film sur le culte de la sape, le culte de l'élégance. Comme vous pouvez le voir dans des images d'archives du film, c'est un homme qui avait déclaré les vêtements et la mode être une religion. Puis tout à coup il sortait prêcher Dieu, le christianisme et la Bible. Nous avons pensé, il n'est pas censé dire ça! Il a été scénarisé qu'il devrait dire quelque chose d'autre. Mais c'est ce qui arrive aux documentaires. Il s'agit d'un film sur des gens réels et la vraie vie et comme nous le savons, les gens sont en constante évolution.

BCC4: Il ya beaucoup de gesticulations entre les sapeurs dans le film.

George: Cela fait partie de l'idéologie de la Sape. C'est tout simplement de l'autoglorification, c'est comme ça qu'est le sapeur. Ce qui est intéressant, c'est que ces gars-là, d'une part ils sont très bien au sujet de se montrer et d'être vu. mais d'autre part il y a aussi un élément caché car il ya tellement de choses que sur les marges de la loi et de la société. C'est une constante dichotomie.

Cosima: Cette autoglorification leur permet de s'échapper et de se sentir bien. C'est la serieuse pensée positive, vous savez? Nous sommes revenus du tournage, sans avoir traduit tout ce que nous avions filmé et il nous a fallu environ un mois pour trouver un traducteur qui pourrait comprendre la totalité de leurs argot. Lorsque nous y sommes parvenus, nous avons fait de nouvelles découvertes. Prennez le cas de anti-Gigolo, qui était toujours entrain de se vanter qu'il était le meilleur ami de Papa Wemba. Ce ne fut que quand nous sommes rentrés et traduit la rencontre entre lui et Papa Wemba que nous avons réalisé que non, il n'était pas proche de Papa Wemba après tout. Le fait que nous ne parlions pas congolais aurait empêché notre accès au monde souterrain, mais il nous a également permis de filmer les choses qu' ils ne pensaient pas que nous serions en mesure de comprendre ou nous nous donnerons la peine de traduire. Ainsi, ça nous a protégés d'une manière.

George: Lorsque nous avons montré Papa Wemba la première partie du film, il semblait véritablement surpris par jusqu à où nous etions allés et comment nous avions fait pour entrer jusque aux os. En un sens, il était sorti un peu nu. Ce n'est pas ce que Papa Wemba ou l'un des sapeurs sont vraiment habitués.

BCC: Les perfomences musicales de Papa Wemba dans le film sont extraordinaires.

Cosima: Nous étions vraiment chanceux qu'il était au studio pour l'enregistrement de son nouvel album car elle a révélé tant de mécaniques de la façon dont le monde des sapeurs fonctionne et comment le statut des sapeurs est définie. Ces séances de studio est devenu le pôle d'attraction pour tous les sapeurs à travers l'Europe, qui venaient présenter leurs hommages au roi.

George: Nous voulions vraiment mettre l'accent sur cette dynamique entre le roi et sa cour et d'établir cette relation pour chaque perspective.

BCC: En regardant le film, j'ai été frappé par les similitudes avec la scène hip hop américaine, en particulier l'amour des sapeurs pour les marques, les noms qu'ils choisissent pour eux-mêmes, le jet-set style de vie auquel ils aspirent et surtout la rivalité entre les sapeurs de Bruxelles et ceux de Paris.

George: Nous avons commencé le film avec cela comme point de focus car il y a en fait une rivalité entre Papa Wemba et un autre musicien congolais avec son propre groupe de supporters. On nous a dit que les comparaisons peuvent être faites avec le Biggie / relation Tupac. Il est vrai qu'il y a un élément de la guerre des gangs à la Sape, mais la différence est qu'il n'y a pas effusion de sang. Il nous a été expliqué par les sapeurs eux-mêmes que recourir à la violence n'est tout simplement pas élégant. Si vous ne pouvez pas laisser vos vêtements combattre pour vous, alors vous n'êtes pas encore prêt pour être considérer comme un sapeur.

Comprendre la Région des Grands Lacs

Le premier stage d'études de l'Institut de la Vallée du Rift consacré à la région des Grands Lacs se déroulera à Bujumbura, au Burundi, du samedi 17 au vendredi 23 juillet 2010. Ce stage intensif et résidentiel proposera une introduction accélérée à l’histoire, à l’économie politique et à la culture du Rwanda, du Burundi et de la partie orientale de la République démocratique du Congo. Il sera dirigé par Philip Winter, récemment conseiller à la MONUC et ancien major général du Dialogue intercongolais, avec Jason Stearns de l’université de Yale, ancien coordonnateur du Groupe d'experts sur la République démocratique du Congo, comme directeur d’études. L’équipe enseignante réunira:

• Julien Nimubona, professeur de sciences politiques à l’Université du Lac Tanganyika à Bujumbura
• Djo Munga, directeur de la société de production cinématographique Suka! de Kinshasa réalisateur primé de Congo in Four Acts
• Filip Reyntjens, professeur de droit public africain à l’université d’Anvers; auteur de The Great African War: Congo and Regional Geopolitics
• Catharine Newbury, professeur d'administration publique au Smith College; auteur de The Cohesion of Oppression: Clientship and Ethnicity in Rwanda, 1860 – 1960
• David Newbury, professeur d’études africaines au Smith College; auteur de The Land Beyond the Mists: Essays on Identity and Authority in Precolonial Congo and Rwanda
• Willy Nindorera, analyste, International Crisis Group, Bujumbura
• Bob White, professeur d’anthropologie à l’université de Montréal; auteur de Rumba Rules: The Politics of Dance Music in Mobutu's Zaire

L’enseignement sera assuré en français et en anglais avec, le cas échéant, le concours d’interprètes. Outre les conférences, séminaires et visites de sites appropriés, le stage favorisera les échanges informels avec les enseignants et entre participants. Le programme ci-dessous est téléchargeable. Pour obtenir le formulaire de demande d’inscription contacter le secretariat. La date limite d’inscription est fixée au 7 mai 2010.
PROGRAMME (FRANCAIS)

Lambert Mende prend position contre la Monuc

L'inimitable ministre Congolais Lambert Mende est loin est loin d'être sous-estimés. Il ya quelques jours, il a saisit l'occasion sur l'attaque de Pâques de Mbandaka, au cours de laquelle un petit groupe de rebelles ont tué deux civils et dix membres des forces de sécurité, de fustiger la mission de paix de la MONUC au Congo. Il les a accusés de n'avoir rien fait lorsque des rebelles ont tué un commerçant sous leur nez. Il a comparé cela à leur inaction pendant le massacre de 150 civils à Kiwanja en Novembre 2008, au cours de laquelle les élèments de la MONUC ont également été présents et n'ont rien fait. Un peu exagéré, Lambert.

Mais la raison de son vitriol est évident: son gouvernement qui veut le depart de la MONUC, cherche désespérément à rassurer le peuple, le Juin 30 lors du 50e anniversaire de son indépendance, qu'il peut prendre soin de tous les problèmes de sécurité lui-même. Mende est tout à fait un orateur, il est important de reproduire une partie de son discour du 30 Juin prochain.

"Ces événements nous rappellent les moqueries de courtoisie de ceux qui, dans notre pays, mais surtout à l'étranger, exigez sans scrupules le maintien et la prolongation du mandat de la MONUC dans notre pays ...[Leur discours] est assaisonné avec la misère qui appelle à l'intérêt des pauvres "congolais", sans aucun doute trop «pauvres» de vivre dans la liberté et la dignité.

Il est temps de rappeler à ces «amis» que l'on ne peut pas prétendre aider un peuple et piétiner sa dignité. Au lieu d'essayer de s'emparer du pouvoir réel au Congo à la place de l'Etat, officiellement pour aider les Congolais, il serait bon une fois pour toutes d être à l'écoute des Congolais qui vous le disent, en collaboration avec le penseur John Holloway: «Dans votre façon d'agir ou de ne pas agir pour nous, de vous abstenir d'aliéner ceux dont vous dites vous être engagés à protéger. Ne faites rien pour nous. Nous allons faire nous-mêmes."

Importantes révélations au sujet de l'insurrection de Mbandaka

Contrairement à ce qu’écrivait Colette Braeckman dans Le Soir du mardi 6 avril, les insurgés de Mbandaka ne sont nullement des ex-FAZ venus de Brazzaville. En effet, des notions élémentaires renseignent qu’une guerre ne peut s’engager sans disposer de base arrière. Les ex-FAZ, issus de grandes académies militaires, le savent bien et ne pouvaient risquer pareille aventure sans.

Pour mémoire, la guerre engagée par l’AFDL en 1996 avait comme base arrière le Rwanda, avec pour combattants des officiers et soldats rwandais, les kadogos n’étant que des porte-bagages.

Le ministre de l’information Mende a vite fait de remettre les pendules à a l’heure au cours d’une conférence de presse ou d’intéressantes révélations ont été faites. Un document intéressant, saisissant et dramatique, dont voici l’intégralité livree par l’Agence congolaise de Presse ACP :


Point de presse du ministre de la Communication et des médias

Le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement Lambert Mende Omalanga a tenu vendredi à Kinshasa une conférence de presse pour expliquer à l’opinion nationale et internationale, la situation qui a prévalu le dimanche 4 avril 2010 à Mbandaka lors de l’attaque de cette ville par un groupe d’insurgés Enyele.


Etant donné l’importance des révélations faites par le porte-parole du gouvernement, l’ACP vous propose l’intégralité de cette conférence de presse en document.


1. INTRODUCTION

Ce qui s'est passé à Mbandaka dimanche 04 avril 2010 relève sans aucun doute du terrorisme à l'état pur, c'est-à-dire « des actes de violence commis dans le but d'intimider ou d'impressionner ». C'est en effet dans l'unique but d'intimider les populations congolaises par le biais des habitants de Mbandaka que les assaillants du chef-lieu de l'Equateur ont agi.

On est frappé par le caractère irrationnel de tels actes dans le contexte d'après 2006 qui a mis en place dans notre pays un cadre consolidé d'expression démocratique dans lequel la liberté d'expression est reconnue et pratiquée de manière quotidienne sous toutes ses formes.

Au demeurant, ni le Gouvernement de la République, ni la population de Mbandaka qui a offert une coopération illimitée aux FARDC dans la traque des criminels auteurs de l'assaut sur leur ville et encore moins l'opinion publique congolaise en général ne sont parvenus jusqu'à ce jour à saisir clairement une quelconque motivation ou revendication politique de la part des assaillants de Mbandaka.

L'aphonie des auteurs de ce coup dément les montages médiatiques des récupérateurs qui, depuis ailleurs qu'à Mbandaka, tentent maladroitement de se refaire une notoriété en se greffant sur cette action criminelle qui vient à nouveau d'endeuiller plusieurs familles congolaises ou étrangères.

La visite du Chef de l'Etat et du Premier Ministre à Mbandaka quatre jours après les faits, a permis de mettre à jour le cheminement opérationnel de cette attaque terroriste, de même qu'une série de disfonctionnements aussi bien dans notre propre système sécuritaire que dans la méthodologie de nos partenaires de la MONUC.


II. LES AUTEURS DE L'OFFENSIVE

L'Etat major général des FARDC et tous les autres services compétents du gouvernement qui examinent le matériel saisi et interrogent les terroristes capturés sont formels: les assaillants de Mbandaka de ce dimanche 04 avril appartiennent aux forces résiduelles du groupe armé baptisé « Armée Nzobo ya Lombo» (bandits du village).

Selon les documents détenus par les services sus-évoqués, les terroristes se présentent sous le label du « Mouvement de Libération Indépendante des Ailiers ». Le Président en est (toujours) le sieur Ibrahim Mangbama. Le chef militaire du groupe, un certain Désiré Momboza, ancien des ex-FAZ, a été tué lors des accrochages avec les FARDC en territoire de Kungu et a été remplacé par Unjani, fils d'Ibrahim Momboza dont l'adjoint est l'ex-sergent des FAZ Emeka.

Seul fait nouveau, et de taille concernant les auteurs c'est l'allongement de la liste des « auteurs intellectuels» des atrocités que le pays déplore. Au moins un élu provincial de plus (un premier député provincial avait déjà été appréhendé) et au moins deux élus nationaux qui auraient sponsorisé les Nzobo ya Lombo depuis leur fuite du territoire de Kungu ont été cités lors des enquêtes.

Le Gouvernement estime que dans le strict respect des procédures institutionnelles, ces personnes devront être entendues par la Justice Militaire qui s'occupe de ces questions.


III. LES FAITS

Les terroristes qui se sont lancés dimanche 04 avril à l'assaut de la ville de Mbandaka sont, selon les informations en notre possession, partis du territoire de Kungu, où ils avaient été mis en déroute par le 321ème Bataillon des FARDC après avoir commis les pires atrocités dans le secteur de Dongo quelques semaines plus tôt.

Il faut noter à ce propos qu'après la mise en déroute des épurateurs ethniques de la bande à Ibrahim et Unjani dans le secteur de Dongo, le calme a été restauré entre les groupes ethniques ayant en partage cette entité territoriale. Les résidus de la bande avec à leur tête le duo Ibrahim et son fils Unjani, renforcés par d'anciens éléments de l'ex-DSP, de l'ex-DPP et quelques démobilisés se sont répandus dans d'autres espaces de l'Equateur pour y semer la mort et la désolation.

Avant de s'en prendre au chef-lieu de la province de l'Equateur, ils avaient écumé plusieurs localités, dépouillant et martyrisant les populations qui avaient le malheur de se trouver sur leur passage. Ce fut le cas notamment à Bobito, près de Gemena, Buburu, Bomongo et Makanza où ils avaient éliminé des compatriotes coupables de ne pas appartenir à la tribu Lobala. Ces crimes ne doivent en aucun cas rester impunis.

Se déployant le long des cours d'eau comme la rivière Ubangi et le fleuve Congo qui arrosent la région, ils se sont mis à piller et à arraisonner des embarcations naviguant sur ces voies fluviales. Ce faisant, ils ont plongé toute la partie centrale et nord de notre pays dans une insécurité qui a aggravé les problèmes économiques auxquels sont confrontées des populations qui n'ont que ces cours d'eau pour se ravitailler, voire se déplacer.

Les agglomérations de Mikaloa et Ebango seront ainsi systématiquement pillées par les terroristes qui ont par la suite arraisonné jeudi 01 avril 2010 le MB Malaïka, un bateau appartenant à la société Groupe Agro-Pastorale (GAP) à Nganda-Congo, un port situé à 50 Km de Mbandaka et qui est devenu leur principale base opérationnelle. Un médecin espagnol, le Dr. Mario Salsa qui passait ses vacances à parcourir le fleuve à partir de Kisangani à bord de cette embarcation a été enlevé par les assaillants lors de l'arraisonnement du Malaïka.

Rasé complètement par Ibrahim qui croit aux vertus magiques de fétiches fabriqués avec des cheveux et poils de blancs, le Dr. Salsa est resté entre les mains du N° 1 du groupe terroriste à Nganda Congo pendant que dissimulés à bord de ce bateau, le gros de la troupe (une soixantaine d'hommes, femmes et enfants) prenaient jeudi la route fluviale avant d'accoster dimanche au port privé de Bankita, à Mbandaka, dimanche, un peu après 9H30'.

Il convient de noter que le petit port fluvial privé de Bankita est situé à proximité du QG de la MONUC à Mbandaka. Un poste de guet servi par une mitrailleuse se trouvait monté sur une guérite surplombant le port à moins de 30 mètres du débarcadère au moment du débarquement bruyant des assaillants. Roger Mongapa, Gérant du bateau MB Bozengo qui se trouvait sur le même quai, leur demanda, alors qu'ils débarquaient, de ne pas marcher sur des sacs de braises constituant sa cargaison.

Il fut abattu par les assaillants, au nez et à la barbe du contingent de la MONUC qui n'est pas intervenu, ce qui questionne sérieusement la méthodologie de mise en œuvre par la Mission onusienne de sa mission consistant à « protéger des civils» en RD Congo. Le Gouvernement qui a pris toutes les dispositions pour faire acheminer vers Kinshasa la dépouille de M. Mongapa, un père de famille domicilié sur Kabambare 280 (Lingwala) exige une enquête et des mesures appropriées de la MONUC pour ce nouveau cas flagrant de non assistance à personne en danger (après Kiwandja au Nord-Kivu).

On a noté la présence dans le groupe d'un certain nombre d'enfants et dé filles enlevées de force le long de leur itinéraire.

Ayant réussi à bousculer la petite unité de la Police qui tentait de faire son devoir en leur exigeant de se soumettre au contrôle de routine, les terroristes ont attaqué la résidence du Gouverneur de Province où la garde, assurée par la Police résiste et abat même un assaillant, celle du vice-gouverneur ainsi que le QG de la Force Navale FARDC où ils s'emparent de quelques armes de poing et le siège de l'Assemblée provinciale. Ils seront repoussés de ces trois sites par la garde constituée d'éléments de la Police Nationale.

Les témoins concordent sur un détail: les assaillants n'étaient pas de Mbandaka et ne connaissent pas la ville car à tout bout de champ, ils demandent des renseignements pour s'orienter. Ce fait et la véritable chasse à l'homme déclenchée spontanément par les populations de Mbandaka pour débusquer et livrer aux autorités les terroristes en fuite infirment les allégations selon lesquelles on se trouverait en face d'une jacquerie locale du fait d'un prétendu mécontentement des populations vis-à-vis des autorités provinciales.

Une heure après leur débarquement à Bankita, les assaillants seront accrochés par une unité de quelques dizaines d'éléments de la garnison locale des FARDC. En moins d'une demi-heure d'affrontements, les FARDC les avaient chassés du centre-ville avant de lancer des patrouilles en vue de débusquer quelques snipers embusqués en divers points de la ville et de les arrêter ou les mettre hors d'état de nuire avec l'aide de la population. Les forces gouvernementales ont donc mis trente minutes pour faire plier l'ennemi et une heure et demi pour ratisser la ville à la recherche des derniers snipers. Une performance plus qu'honorable pour une armée en pleine phase de reconstitution.

Il faut noter que la bande terroriste qui a attaqué Mbandaka était composée d'une soixantaine de personnes, en ce compris un groupe qui avait manifestement infiltré la ville longtemps avant l'arrivée de ceux qui ont arraisonné le MB Malaïka.

Les unités loyalistes (FARDC) qui ont refoulé ces assaillants, quant à elles, n'étaient pas plus de 50 hommes avant que des renforts plus conséquents ne viennent les aider à stabiliser la situation. Ce fait constitue à lui seul un cinglant démenti à certaines thèses pessimistes selon lesquelles la RD Congo n'est toujours pas prête à répondre aux défis sécuritaires.

Confrontés à la forte résistance des unités régulières, notamment à la caserne Ngatshi où l'un d'entre eux est abattu, les terroristes ont renoncé à entrer plus loin dans la ville et se sont dirigés par petits groupes vers l'aéroport, l'issue pour une retraite en direction du fleuve leur étant bloquée par les FARDC.

L'aéroport de Mbandaka était sous la garde de la MONUC, qui n'avait malheureusement pas assez de forces combattantes sur les lieux pour organiser une réponse appropriée à l'assaut. C'est ainsi que les assaillants ont pu investir l'aéroport vers 11 heures 40'.

Le site de l'aéroport de Mbandaka a cette particularité d'avoir un grand nombre d'abris, notamment les bâtisses et autres containers qui servaient de bureaux ou d'entrepôts à la MONUC. Engager les terroristes de nuit dans un tel décor stratégique n'était pas judicieux.

Aussi le commandement militaire opérationnel a-t-il donné l'ordre aux troupes FARDC de n'intervenir que dans la matinée de lundi. D'où la durée de ce qui a été fallacieusement présenté comme une «longue résistance des assaillants », laquelle a alimenté les gorges chaudes des habituels détracteurs de notre pays.

A l'aéroport, les Nzobo ya Lombo vont se livrer à la mise à sac et au pillage des installations de la MONUC. Dans la matinée du lundi 05 avril; lorsque les éléments FARDC et PNC appuyés par deux chars de la MONUC donnent l'assaut sur l'aéroport, ils ne rencontrent qu'une très faible résistance. A 10 heures, tout était sur ce site.

Le Gouvernement voudrait saluer la coordination que les FARDC ont pu établir avec leurs partenaires de la MONUC pour mener à bonne fin cette offensive de l'aéroport et ce, en dépit du regrettable disfonctionnement du Port Bankita. Cinq éléments des FARDC et trois de la PNC sont tombés au champ d'honneur. Il s'agit de :

1. Lieutenant Ndengwi Badi ;

2. Sous-Lieutenant Ngambunda-Kabunda ; 3. Sous-Lieutenant Ngonza Biabeni ;

4. Sergent-Major Ekabutuka ;

5. 1er Sergent Pierre Muma ;

6. 1er Sergent Masangwa Nombi et

7. 2éme Classe Ekofo Ekundu.

Pour la PNC

1. Brigadier Chef Kakudji Mbuyi ;

2. Agent de Police Inonga Bokotomba ; 3. Agent de Police Zambwa Osemanya.

A ces vaillants jeunes Congolais qui ont consenti le sacrifice suprême pour le salut de la Nation, le Gouvernement tient à rendre l'hommage de l'ensemble du peuple congolais et présente ses condoléances attristées à leurs proches.

Le Gouvernement a déjà présenté ses condoléances à la MONUC qui a perdu à l'aéroport un pilote sud-africain et un élément ghanéen tués par les terroristes ainsi qu'un élément Uruguayen mort d'un arrêt cardiaque dû à ces événements.


IV. LE BILAN

Après les combats et selon un décompte établi ce vendredi matin, on a pu dénombrer 21 terroristes des Nzobo ya Lombo tués dont au moins trois lynchés par la population de Mbandaka, ce que le Gouvernement a condamné car, quelle que soit la légitimité de la révolte face à la cruauté de ces criminels, nul n'a le droit de se faire justice. 38 ont été capturés. Parmi ces 'capturés se trouvent le chef des renseignements et celui de la logistique des terroristes de même qu'un conseiller de Undjani. Un terroriste blessé a été acheminé vers une clinique de Mbandaka et y reçoit les soins que nécessite son état.

Il importe de signaler aussi que deux civils de Mbandaka ont été abattus de sang-froid par les terroristes.

V. ANALYSE

Il appert assez clairement que l'opération menée par les FARDC dimanche 04 avril 2010 sur Mbandaka une heure seulement après l'attaque de cette ville a été pleinement couronnée de succès. En moins de 24 heures, la ville et ses principaux sites stratégiques (Port, aéroport, bâtiments publics), assiégés par surprise par des éléments lourdement armés, ont été totalement libérés par les FARDC avec un appui logistique de la MONUC.

Les FARDC ont neutralisé plus de 90 % des assaillants en un laps de temps aussi court, ce qui conforte la position du Chef de l'Etat et du Gouvernement lorsqu'ils affirment que le Congo est en train de recouvrer sa capacité à affronter de multiples challenges.

Des hauts faits d'armes ont été accomplis à Mbandaka (ville et aéroport) par les FARDC. Hauts faits pour lesquels le Conseil Supérieur de la Défense présidé par le Président de la République a décidé de faire citer à l'ordre de la Nation 6 officiers dont voici les noms:

1. Lieutenant-Colonel Manix UTCHA Sundju (38 ans) qui a dirigé la reprise de l'aéroport ;
2. Capitaine Jean Bulungunema Kpidi (55 ans) Commandant de la Compagnie Musique qui a empêché les terroristes d'entrer dans la ville;
3. Lieutenant Freddy Botuwo de la Compagnie Musique;
4. Major Lungu Mobambo (34 ans) Comd. 933ème Bataillon;
5. Capitaine Mutombo Chimika (45 ans);
6. Sous-Lieutenant Mbutu Bitembi.

Le Colonel Makengo de la PNC sera aussi cité à l'ordre pour sa bravoure. Comme on peut s'en rendre compte, le renforcement des capacités des FARDC et des forces de sécurité en général reste la réponse idoine aux défis sécuritaires qui assombrissent notre horizon.

Les cas d'indiscipline ont été sévèrement châtiés selon la procédure de flagrance. La justice militaire a informé le Chef de l'Etat de ce qu'elle agissait sur trois axes:

1. La répression des actes de lâcheté devant l'ennemi car il y en a eu au moins deux, nous devons le dire, transparence oblige. Quelques trois officiers ont été déchargés de leurs fonctions et mis à la disposition de la justice ;
2. La répression des actes de pillage pour lesquels un Lieutenant-colonel et un Lieutenant comparaissent depuis hier devant le Conseil de guerre de garnison de Mbandaka. Le jugement est attendu sous 48 heures;

3. La répression des actes de terrorisme par la procédure en flagrance engagée contre les terroristes des Nzobo ya Lombo appréhendés armes de guerre à la main en train de tuer des gens.

Le souhait des autorités provinciales, des populations de Mbandaka ainsi que le Gouvernement est de voir nos partenaires de la MONUC faire preuve de la même rigueur face à l'incapacité affichée par ses forces à Mbandaka qui, ayant la possibilité d'arrêter le carnage dès le premier meurtre sous leurs yeux de l'infortuné Mongapa par le commando terroriste, sont restées calfeutrées dans leurs quartiers.

Ces événements ont fait ressurgir les persiflages désobligeants de ceux qui, dans le pays mais surtout à l'étranger, s'y appuient sans scrupules pour appeler au maintien et à la prolongation du mandat de la MONUC dans notre pays.

Des propositions qui ne surprennent pas outre mesure: la publication d'un énième rapport truffé de chiffres aussi faux qu'alarmants de HRW sur la situation humanitaire et sécuritaire du Nord-Est de la province Orientale cette fois, avait déjà ramené à la surface une nuée de lobbyistes avec leurs sempiternels plaidoyers en faveur du statu quo qui arrange les petites affaires de certains au détriment des Congolais. Un discours assaisonné de misérabilisme qui met en exergue l'intérêt bien compris (on ne sait trop par qui) des « pauvres Congolais», sans doute trop « pauvres» pour vivre libres et dignes...

C'est le lieu de répéter à ces « amis» qu'on ne peut pas prétendre aider un peuple en piétinant sa dignité. Plutôt que de chercher à s'accaparer du pouvoir réel au Congo, en lieu et place de l'Etat pour prétendument aider les Congolais, il serait bon une fois pour toutes d'écouter les Congolais qui vous disent: avec le penseur John Holloway: « dans votre façon d'agir ou de ne pas agir pour nous, abstenez-vous d'aliéner ceux au nom desquels vous déclarez vous engager. Ne faites plus rien à notre place. Nous le ferons nous¬mêmes» .

Les problèmes sécuritaires de la République Démocratique du Congo ne trouveront leur solution définitive que grâce au renforcement des technostructures congolaises pour les rendre mieux aptes à répondre aux différentes formes de criminalité et de dysfonctionnement auxquelles notre société sera confrontée.

Des donneurs de leçons ont pris prétexte des événements de Mbandaka pour essayer de décourager les plus prestigieux de nos invités aux festivités du cinquantenaire de l'indépendance. Ils oublient un peu vite que la réforme en cours de notre système de sécurité a été pensée et initiée dans un contexte plus global que les nécessités événementielles d'une commémoration festive. Par ailleurs, faire croire au monde qu'il n'y a qu'à Mbandaka en RD Congo qu'un acte terroriste a été commis est évidemment un pur mensonge.

Ceux de nos partenaires qui nous veulent du bien devraient participer activement à l'effort d'amélioration de nos capacités plutôt que de gaspiller un temps précieux à entonner des refrains sur notre prétendue incapacité à prendre en charge les problèmes qui se posent à nous comme s'ils préméditaient un schéma de mise sous tutelle de la RD Congo.

Pour soutenir ce dessein machiavélique, ils n'hésitent plus à reproduire le syndrome des « missions civilisatrices» auto-justificatoires des aventures coloniales de triste mémoire en conditionnant le retrait définitif de la MONUC à une transformation préalable de la RD Congo en un paradis terrestre qui n'existe nulle part sur la planète.

L'attaque terroriste non revendiquée sur Mbandaka peut à cet égard être considérée comme l'œuvre criminelle d'une main noire qui tient à empêcher toute forme de normalisation au Congo. La main noire d'intérêts illégitimes qui s'abreuvent aux mamelles d'une guerre dispensatrice de rentes de situation pour un aréopage d'acteurs bon-chic-bon-genre, de roitelets locaux et d'affairistes véreux qui tremblent devant l'indéniable consolidation de l'Etat congolais qui sonne le glas de leurs « privilèges» mafieux.

Le succès de la riposte des FARDC aux brigands qui ont attaqué Mbandaka après ceux engrangés avec les opérations Kimia II, Rudia II, Amani leo, Dongo, à l'Est et au Nord du pays, ne laissent aucune place au doute: la R D Congo retrouve plus vite que prévu par les uns et les autres ses capacités de réponse aux défis qui assaillent toute nation.

D'où la peur panique qui s'empare de ces véritables croque-morts dont certains se font grassement rétribuer la production régulière d'une comptabilité macabre de la saga congolaise qui alimente le voyeurisme dans leurs pays d'origine (Congo Bashing).

Le Gouvernement congolais est conscient de l'indispensable nécessité d'une aide au renforcement de son système de sécurité, mais il entend organiser désormais un tel soutien dans le cadre d'une coopération classique, à l'instar de tous les pays qui bénéficient de l'appui des Nations Unies sans qu'il soit nécessaire de les maintenir dans le régime d'exception que nous avons expérimenté depuis 1999 au plus fort de la guerre qui a ébranlé les fondements de notre pays. Notre pays est appelé à gérer des défis sécuritaires sur toute l'étendue de son territoire.

Ainsi, à titre d'exemple, dans la même province de l'Equateur, dans ses limites avec le Bandundu en territoire d'Oshwe, les braconniers lourdement armés constituent un danger potentiel que le Gouvernement prend très au sérieux sans que cela ne justifie une quelconque mise sous tutelle de la RD Congo. Comme d'habitude, les adeptes du Congo Bashing ont, de manière tout à fait aberrante tenté de faire porter à la R D Congo le chapeau des agressions dont elle est victime. Ils voudraient «punir» les Congolais pour cette agression dont ils sont victimes.

La question n'est pas de savoir si le Congo aura encore des soucis (aucun pays n'est à l'abri de problèmes). L'essentiel reste la capacité d'un Etat à répondre auxdits soucis lorsqu'ils viennent à se manifester. Les FARDC viennent à cet égard d'envoyer au monde entier un signal très encourageant à Mbandaka.


Lambert MENDE OMALANGA

Ministre de la Communication et des Médias

Porte-Parole du Gouvernement

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