Interview exclusive sur la crise de Dongo: Qui est Ambroise Lobala Mokobe
Q: la milice d'Udjani existe-elle encore? Quelle menace pose-elle?
Camilla: Après les combats dans le centre de Dongo, les forces d'Udjani furent divisées en deux fronts - l'une pour prendre Gemena et l'autre pour prendre Mbandaka. A Bobito, à environ 60 kilomètres de Gemena, les forces d'Udjani vont finalement être repoussés par les FARDC à leur base d'exploitation dans le village Enyele.
Il eut une attaque majeure le 1ere janvier 2009 dans le village Enyele, et les insurges subirent presqu'une défaite. Au vu des rapports à notre possession, beaucoup de forces d'Udjani ne seraient pas actives à l'heure actuelle. Les rumeurs sont qu'Udjani lui même serait blessé mais ceci n'est pas encore confirmé. Il y a encore des affrontements le long de la riviere Ubangi suite à la poursuite des restants insurgés par les FARDC, et cette insecurité est à l'origine de nouveaux déplacements et empêche les gens de rentrer chez eux. Le fait qu'Udjani n'a pas été tué ou capturé entrave dans le meme temps le retour des deplacés. De nombreuses personnes avec qui nous avons parlées, craignent de retourner à cause des éléments mystiques de la resistence d'Udjani.
L'instabilité permanente et le manque de rendement sont les indications claires qui montrent combien le maintien de la presence de la MONUC en Equateur est important. Plusieurs personnes nous ont affirmes qu'elles sont mieux securisées avec la MONUC qu'avec les FARDC. Tant que les insurgés seront actifs, meme s'ils ne se sont pas encore repandus, il y aura des inquietudes persistantes concernant la protection des civils.
Q: Comment réagissez-vous aux allégations selon lesquelles les pays voisins et anciens mobutistes en exil se sont impliqués pour soutenir Udjani? Qui était Lobala Ambroise - A-t-il vraiment représenté les insurgés?
Steve: Les agents de l'ex-FAZ mobutistes qui soutenirent la rebellion du président Sassou en République du Congo commencerent de veuiller de tres peu la transformation de cette milice locale en une large rebellion. Il semblerait cependant qu'ils attendait la prise de Gemena par les hommes d'Udjani avant de se joindre à eux. Etant donné que les officiers de l'ex FAZ furent des professionnels de carriere militaire sous le regime de Mobutu, nous pensons qu'ils etaient reticents à se resoudre au commandement d'un jeune féticheur Udjani.
En ce qui concerne Ambroise Lobala Mokobe, nul sur le terrain estime qu'il n'était rien de plus qu'un opportuniste de la diaspora, pour au-moins ceux qui lisaient ses communiqués. Nous n'avons jamais entendu le nom qu'il a donné à l'insurrection" Patriotes resistants de Dongo". Toutefois si je devais faire des conjectures sur son identité, je dirais qu'Ambroise Lobala est un pseudonyme (Lobala étant le nom de la tribu) de l'ex lieutenant colonel des FARDC Nyambaka Benjamin qui fournissait les fonds aux insurges à travers le père d'Udjani. Nyambaka était un officier Lobala travaillant au quartier général des FARDC a kinshasa qui fut accusé d'avoir volé d'enormes salaires avant de s'enfuir à londres. On disait que ses communiqués provenaient de Londres. Ceci pourrait être une explication.
Q: Je comprends que vous pensez qu'on a pas fait assez pour régler les problèmes de fond de la crise. Pourquoi pas? En particulier, comment les elections locales pourraient relancer ces antagonismes?
Camilla: les dégâts localisés entre les Enyele et les Manzaya qui ont déclenché le grand conflit n'étaient jamais traités correctement par le gouvernement Congolais lorsqu' ils envoyèrent des délégations pour rencontrer les parties concernées. De part notre observation et notre dialogue avec les autorités locales, nous avons compris qu'ils n'ont jamais pris au sérieux la montée des tensions ou ne s'attendaient pas à ce que la crise s'élève à de telles proportions. Leur principal stratégie pour régler cette affaire était de rembourser les chefs locaux et appeler ce geste "réconciliation". C'est aussi vrai pour l'ensemble de conflits entre les Lobala et Boba, le gouvernement Congolais ne pensait pas que la situation tournerait aussi violente comme ce fut le cas.
Il semble y avoir un manque de compréhension du conflit en général, dans le même temps-plusieurs rapports affirment que la violence en Equateur qui a forcé plus de 200.000 personnes à fuir leurs maisons concerne les droits de pêche, alors qu'on voit clairement qu'il y a d'enormes catastrophes politiques et économiques derrière ce conflit.
Steve: Le gouvernement Congolais fait pression pour le retour des personnes déplacées et semble vouloir voir la situation s'en aller. Toutefois, notre préoccupation est que si ces énormes problèmes ne sont pas abordés par la réconciliation et le dialogue, alors il n y aura que plus de violence et de déplacements. Les éléments politiques du conflit- en particulier le désir des Boba à s'emparer du poste de chef de secteur pourraient raviver les violences lorsque les élections locales auront lieu.
Alors que la loi courante sur la décentralisation réaffirmerait le leadership coutumier à l'Est du pays, la direction politique du territoire ne sera pas garantie aux groupes ethniques de l'Ouest. Les Boba pourraient ainsi utiliser leur pouvoir économique à Dongo pour reprendre le poste de chef de secteur des mains des Lobala. les Boba aimeraient voir le centre de Dongo recevoir un spécial statut territorial et administratif(commune rurale) hors du secteur de Dongo pour éviter des secousses. Toutefois, cette désignation inciterait davantage de résistances de la part des Lobala qui verraient leur traditionnel capitale découpée de leur terre natale.
Beaucoup d'efforts doivent être accomplis pour résoudre ces malentendus entre ces deux groupes qui sont à la base des tensions politiques et économiques. A notre avis, la MONUC a un important rôle à jouer, en soutenant une réponse plus complète et plus sérieuse maintenant, et jusqu'aux élections qui auront lieu l'année prochaine. Les organisations de la société civile, déjà actives autour de Dongo et à Gemena peuvent contribuer dans l'effort de la médiation. Elles devraient être supportées par les titres fonciers et les fonds des donateurs internationaux.
En fin de compte, la situation en Equateur est le résultat de l'instabilité qui existe en RD Congo et qui est juste au dessus de la surface prête à exploser. les propos de Joseph Kabila sur la réduction des effectifs de la MONUC sont prématurés. La situation dans l'Equateur expose l'incapacité du gouvernement Congolais à faire face à ces types de crise sans le soutien de la communauté internationale.
Camilla: Après les combats dans le centre de Dongo, les forces d'Udjani furent divisées en deux fronts - l'une pour prendre Gemena et l'autre pour prendre Mbandaka. A Bobito, à environ 60 kilomètres de Gemena, les forces d'Udjani vont finalement être repoussés par les FARDC à leur base d'exploitation dans le village Enyele.
Il eut une attaque majeure le 1ere janvier 2009 dans le village Enyele, et les insurges subirent presqu'une défaite. Au vu des rapports à notre possession, beaucoup de forces d'Udjani ne seraient pas actives à l'heure actuelle. Les rumeurs sont qu'Udjani lui même serait blessé mais ceci n'est pas encore confirmé. Il y a encore des affrontements le long de la riviere Ubangi suite à la poursuite des restants insurgés par les FARDC, et cette insecurité est à l'origine de nouveaux déplacements et empêche les gens de rentrer chez eux. Le fait qu'Udjani n'a pas été tué ou capturé entrave dans le meme temps le retour des deplacés. De nombreuses personnes avec qui nous avons parlées, craignent de retourner à cause des éléments mystiques de la resistence d'Udjani.
L'instabilité permanente et le manque de rendement sont les indications claires qui montrent combien le maintien de la presence de la MONUC en Equateur est important. Plusieurs personnes nous ont affirmes qu'elles sont mieux securisées avec la MONUC qu'avec les FARDC. Tant que les insurgés seront actifs, meme s'ils ne se sont pas encore repandus, il y aura des inquietudes persistantes concernant la protection des civils.
Q: Comment réagissez-vous aux allégations selon lesquelles les pays voisins et anciens mobutistes en exil se sont impliqués pour soutenir Udjani? Qui était Lobala Ambroise - A-t-il vraiment représenté les insurgés?
Steve: Les agents de l'ex-FAZ mobutistes qui soutenirent la rebellion du président Sassou en République du Congo commencerent de veuiller de tres peu la transformation de cette milice locale en une large rebellion. Il semblerait cependant qu'ils attendait la prise de Gemena par les hommes d'Udjani avant de se joindre à eux. Etant donné que les officiers de l'ex FAZ furent des professionnels de carriere militaire sous le regime de Mobutu, nous pensons qu'ils etaient reticents à se resoudre au commandement d'un jeune féticheur Udjani.
En ce qui concerne Ambroise Lobala Mokobe, nul sur le terrain estime qu'il n'était rien de plus qu'un opportuniste de la diaspora, pour au-moins ceux qui lisaient ses communiqués. Nous n'avons jamais entendu le nom qu'il a donné à l'insurrection" Patriotes resistants de Dongo". Toutefois si je devais faire des conjectures sur son identité, je dirais qu'Ambroise Lobala est un pseudonyme (Lobala étant le nom de la tribu) de l'ex lieutenant colonel des FARDC Nyambaka Benjamin qui fournissait les fonds aux insurges à travers le père d'Udjani. Nyambaka était un officier Lobala travaillant au quartier général des FARDC a kinshasa qui fut accusé d'avoir volé d'enormes salaires avant de s'enfuir à londres. On disait que ses communiqués provenaient de Londres. Ceci pourrait être une explication.
Q: Je comprends que vous pensez qu'on a pas fait assez pour régler les problèmes de fond de la crise. Pourquoi pas? En particulier, comment les elections locales pourraient relancer ces antagonismes?
Camilla: les dégâts localisés entre les Enyele et les Manzaya qui ont déclenché le grand conflit n'étaient jamais traités correctement par le gouvernement Congolais lorsqu' ils envoyèrent des délégations pour rencontrer les parties concernées. De part notre observation et notre dialogue avec les autorités locales, nous avons compris qu'ils n'ont jamais pris au sérieux la montée des tensions ou ne s'attendaient pas à ce que la crise s'élève à de telles proportions. Leur principal stratégie pour régler cette affaire était de rembourser les chefs locaux et appeler ce geste "réconciliation". C'est aussi vrai pour l'ensemble de conflits entre les Lobala et Boba, le gouvernement Congolais ne pensait pas que la situation tournerait aussi violente comme ce fut le cas.
Il semble y avoir un manque de compréhension du conflit en général, dans le même temps-plusieurs rapports affirment que la violence en Equateur qui a forcé plus de 200.000 personnes à fuir leurs maisons concerne les droits de pêche, alors qu'on voit clairement qu'il y a d'enormes catastrophes politiques et économiques derrière ce conflit.
Steve: Le gouvernement Congolais fait pression pour le retour des personnes déplacées et semble vouloir voir la situation s'en aller. Toutefois, notre préoccupation est que si ces énormes problèmes ne sont pas abordés par la réconciliation et le dialogue, alors il n y aura que plus de violence et de déplacements. Les éléments politiques du conflit- en particulier le désir des Boba à s'emparer du poste de chef de secteur pourraient raviver les violences lorsque les élections locales auront lieu.
Alors que la loi courante sur la décentralisation réaffirmerait le leadership coutumier à l'Est du pays, la direction politique du territoire ne sera pas garantie aux groupes ethniques de l'Ouest. Les Boba pourraient ainsi utiliser leur pouvoir économique à Dongo pour reprendre le poste de chef de secteur des mains des Lobala. les Boba aimeraient voir le centre de Dongo recevoir un spécial statut territorial et administratif(commune rurale) hors du secteur de Dongo pour éviter des secousses. Toutefois, cette désignation inciterait davantage de résistances de la part des Lobala qui verraient leur traditionnel capitale découpée de leur terre natale.
Beaucoup d'efforts doivent être accomplis pour résoudre ces malentendus entre ces deux groupes qui sont à la base des tensions politiques et économiques. A notre avis, la MONUC a un important rôle à jouer, en soutenant une réponse plus complète et plus sérieuse maintenant, et jusqu'aux élections qui auront lieu l'année prochaine. Les organisations de la société civile, déjà actives autour de Dongo et à Gemena peuvent contribuer dans l'effort de la médiation. Elles devraient être supportées par les titres fonciers et les fonds des donateurs internationaux.
En fin de compte, la situation en Equateur est le résultat de l'instabilité qui existe en RD Congo et qui est juste au dessus de la surface prête à exploser. les propos de Joseph Kabila sur la réduction des effectifs de la MONUC sont prématurés. La situation dans l'Equateur expose l'incapacité du gouvernement Congolais à faire face à ces types de crise sans le soutien de la communauté internationale.
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